Annales des Mines (1818, série 1, volume 3) [Image 303]

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NOTICE NECROLOGIQUE.

dif était particulièrement chargé du lever et de la confection {les plans souterrains des mines de Pesey et de Macot, ainsi que des opérations géométriques relatives à la direction à donner aux différentes parties des travaux. Il a fait preuve d'un talent remarquable dans, cette partie de la science de l'ingénieur des mines, par plusieurs opérations délicates dont les résultats ont correspondu, avec une précision rare, à ceux qu'il avait déterminés d'avance. Il était encore chargé du laboratoire et des essais docimastiques de Pesey, ainsi que de la rédaction des rapports sur les opérations métallurgiques. Enfin il s'occupait toujours de recherches minéralogiques on lui doit la découverte d'indices d'argent natif et d'argent antimonié sulfuré dans la galène de Pesey. Au Sénégal, oh les suites du naufrage et les maladies eu-

rent bientôt diminué le nombre des officiers disponibles,

M. Brédif fut d'abord chargé par M. le commandant pour le Roi, lors de la remise de la colonie , de diverses opérations étrangères au service des mines, dont il s'acquitta:avec autant de zèle que d'intelligence. Les lettres qu'il a écrites, pendant le long espace de temps qu'il fut alors obligé de passer à Saint-Louis, prouvent le désir ardent et l'espérance qu'il a toujours conservés de rendre sa mission, et particulièrement ses voyages dans l'intérieur des terres, utiles aux sciences et à l'industrie minérale. Dans une première course, il remonta le fleuve jusqu'à Pador, c'est-à-dire de soixante lieues. «Jusqu'à

» vingt-cinq lieues de son embouchure, écrivait-il le 12

)3 1817 à M. l'inspecteur général Gillet de Laumont , les terres des bords du fleuve sont basses et salées; plus loin, le 3)

terrain s'élève un peu, et il n'est plus inondé, pendant la saison des pluies, que d'eau douce comme en Égypte. M. le gouverneur, qui a vu les bords du Gange, ne les trouve pas plus fertiles que ne pourraient l'être ceux du Sénégal; tout

pourra y réussir, etc. » Dans le voyage de Galam , entrepris en octobre 1817,

l'expédition n'a pu remonter que jusqu'à moitié chemin, c'està-dire, à cent vingt-cinq lieues de Saint-Louis. Pendant ce trajet, M. Brédif, consultant plus son zèle que ses forces, quitta .plusieurs reprises ses compagnons de voyage, pour faire dans l'intérieur des montagnes des courses de- plusieurs jours. Il recueillit dans ses courses plusieurs échantillons intéressans de minéraux qui sont parvenus en France, et qui sont déposés dans les collections de l'École royale des mines. Il

NOTICE NÉCROLOGIQUE;

Go;

l'ésuite de l'examen- de ces échantillons et des notes que' M. Brédif y a jointes, que le pays qui s'étend entre la rive

droite du Sénégal et Rufisque, vers_l'embouchure de la Gamhie , est peu élevé et faiblement montueux. Le fond général du sol est composé de calcaire secondaire d'un blanc jaunâtre. Audessus reposent, en couches horizontales, des grès et des sables quarzeux , souvent ferrugineux, et contenant même des rognons très-riches de ferhydraté ou oxidé. Par-dessus le tout on rencontre des lambeaux plus ou moins considérables de couches volcaniques incontestables. Ces lambeaux couronnert-

l'île de Gorée et la presqu'île du Cap-Vert ; ils forment, un peu plus au nord et sur la côte , les Petites Mamelles;

enfin ils constituent les plateaux d'une chaîne basse qui borde

la rive droite du Sénégal, à soixante-dix lieues environ de son embouchure. Les roches composantes sont basaltiques, dolérites boursoufflées , basaltes, et savoir tuf, brèches'lIl reste, le contrées qui bordent la rive scories très-fraîches.

gauche du fleuve présentent des plaines assez basses, formées de sables quarzeux , souvent salis par de l'oxide rouge ou de

l'hydrate de fer. M. le commandant pour le Roi au Sénégal, qui, pendant dix-huit mois, a eupour M. Brédif toutes les bontés d'un père, et qui a reçu ses derniers soupirs, vient de remplir la généreuse tâche qu'il s'était imposée auprès du lit de mort de notre jeune camarade, et d'accomplir le dernier des voeux du mourant, en obtenant, pour la malheureuse soeur à laquelle il avait voué son existence, des secours du Gouvernemeut.