Annales des Mines (1818, série 1, volume 3) [Image 27]

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SUR LE BOIS A BRULER

espèce, mais dans une même espèce elle varie selon l'âge du sujet, son état de dessiccation, la. nature du sol dans lequel il a crû, le climat, etc. Elle n'est pas non plus la même pour les branches que pour le tronc, pour le tronc que pour les racines. Le jeune bois pèse plus que le vieux, le coeur de l'arbre plus que l'aubier. En se séchant à l'air, le bois perd en quelques mois lei-, lei, et même quelquefois la de son poids, etc. Le poids d'une mesure donnée de bois cordé dépend de la pesanteur spécifique du bois, la grosseur des morceaux, et du soin plus ou moins grand avec lequel ils sont rangés. Toutes choses égales d'ailleurs, plus les morceaux sont gros et plus le poids de la mesure est considérable; à tel point, qu'un stère de grosses bûches pèse souvent plus que le double d'un stère de bois menu, dit bois de charbonnage. Les marchands ont l'art de corder le bois de manière à en faii4 tenir le moins possible dans la mesure ; aussi le -volume d'une pareille mesure, lorsqu'on en dispose le bois avec tout le soin nécessaire pour remplir les vides autant qu'il se

peut, diminue-t-il d'un quart, et même quelquefois d'un tiers. Il suit de ces considérations que l'on ne peut calculer, avec quelque exac-

titude, le poids d'une mesure de bois, si f on ne connaît son essence, la grosseur moyenne des

bûches, le temps qui s'est écoulé depuis lit coupe, et la manière dont il a été cordé. Il

serait donc à désirer , pour qu'on pût établir un terme de comparaison précis entre l'emploi de la houille, etc. et du bois, qu'en présentant le tableau des résultats économiques des établissemens dans lesquels on se sert de celui-ci pote

ET LA 110EILLE.

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combustible, on adoptât l'usage d'indiquer le poids de l'unité de mesure. Comme jusqu'ici on a rarement eu cette attention, nous en sommes réduits à faire des calculs approximatifs ces calculs n'en sont pas moins intéressans , et c'est

pour les rendre plus sûrs, que je crois utile d'ajouter quelques faits à ceux que présente M. l'inspecteur Duhameldans son mémoire. Une demi-corde de bois de chêne, provenant Bois de des futaies des environs de Moulins ( chêne. coupé depuis un an, et débité en bûches refendues de 4 pieds de longueur, a pesé 1650 liv. Elle avait été mesurée par le marchand, et devait cuber 64 pieds (2"r",2). Elle contenait 8o bûches. Cela donne pour le pied cube

26 livres, et pour le mètre 750 livres. Ce même bois ayant été coupé en quatre, et rangé avec soin, n'a produit que 48'.-3-= t'el; ce qui donne pour le pied cube 34 livres et pour le stère 1030 livres; il y a eu une diminution de dans le volume.Le poids moyen est de pour le pied cube, ou 9oo livres pour le 3oliv. stère. Une autre demi-corde de gros bois de chêne refendu, provenant de la forêt de Monadier,, près de Moulins, et coupé depuis trois ans a pesé 1680 livres; ce qui porte le pied cube à 2-'6"',5 et le stère â 773. Ce bois, coupé en quatre, et rangé avec soin , s'est réduit à Si pieds cubes= ce qui porte le pied cube à 33 livres et le stère à 970. Le volume a diminué de ,k; ainsi le poids moyen est de 3o livres le pied cube, ou à-peuprès 900 le stère ; résultat parfaitement d'accord -avec le précédent.

  • La terrain des envirims de Moulins est

un mélange d'argile et de gros sable, dans lequel le bois croît rapidement..