Annales des Mines (1909, série 10, volume 8, partie administrative) [Image 93]

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agents des trains. Le résultat que je poursuivais aurait été obtenu si les jours de repos avaient été régulièrement donnés à des intervalles de dix et de quinze jours, et ainsi une sérieuse amélioration aurait été réalisée sur la situation créée par les arrêtés susvisés, d'après lesquels la moyenne, au contraire, devait porter sur toutes les journées sans exception. Eu fait, l'expérience a démontré que, d'une manière générale, ce but n'a pas été atteint. En avançant d'une journée les repos réglementaires, c'est-à-dire en les attribuant à des intervalles de neuf et de treize jours, on a pu obtenir, au total, le même nombre d'heures de travail dans l'année, et la modification n'a eu, dans ce cas, d'autre résultat que de donner aux agents quelques repos de plus, quatre pour les mécaniciens, deux pour les agents des trains, au prix d'un léger relèvement de la moyenne des journées effectives de travail: neuf minutes poulies premiers et trois minutes pour les seconds. La difficulté d'établir la moyenne uniquement sur les journées effectives de travail provient de l'obligation où l'on se trouve, dans les chemins de fer, de faire prendre le service aux agents à tout instant de la journée sans pouvoir toujours, comme dans le travail d'usine, disposer 'les grands repos de façon à laisser entièrement libre un jour civil de minuit à minuit. Mais il serait possible d'obtenir un résultat sensiblement équivalent, en stipulant que la durée du travail par décade et par quinzaine, suivant la catégorie d'agents, sera de quatre-vingt-dix heures et de c ni quarante heures. Si une telle formule est susceptible d'entraîner une diminution importante du rendement du personnel, lorsque les circonstances obligent à reculer le grand repos réglementaire, puisque alors la moyenne du travail serait abaissée à neuf heures par journée de travail, on obtiendrait néanmoins une règle assez souple, en faisant porter le décompte des heures de travail sur une période suffisammentlongue pour comprendre nécessairement le nombre de repos réglementaires prescrits par les arrêtés. Or, depuis l'établissement du régime de repos équivalent au repos hebdomadaire, le personnel de toute catégorie bénéficie de trois repos par mois. Une période de trente jours comprendra donc presque toujours les trois repos décadaires des mécaniciens et chauffeurs etles deux repos dequinzaine des agents-des-trains. Dans ces conditions, sans abroger et sans changerles formules définies par les arrêtés en vigueur, je désire très vivement que l'organisation du service soit étudiée, à l'avenir, de telle manière

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que la durée totale du travail, sur une période de trente jours consécutifs, ne dépasse pas, autant que possible, deux cent soixante-dix heures pour les mécaniciens et chauffeurs, et deux cent quatre-vingts heures pour les agents des trains. Je-vous prie donc de vous appliquer à réaliser cette amélioration, au fur et à mesure que les conditions de l'exploitation vous eu donneront la possibilité. D'autre part, j'ai dû fréquemment, à l'occasion des décisions approbatives des roulements, appeler l'attention des compagnies sur deux questions fort importantes pour le personnel: celle des repas au cours des longues périodes de travail et celle relative à la position à donner aux grands reposEn ce qui concerne la première, mes décisions recommandaient à la fois de ne pas laisser les agents, pendant une durée de plus de sept à huit heures, sans avoir lapossibilité de prendre un repas et de mentionner ce repas sur les roulements. En ce qui touche la seconde, elles signalaient l'intérêt qu'il y avait à placer, autant que possible, les grands repos sur deux nuits consécutives, de façon à les faire commencer vers deux heures du matin au plus tard et à ne faire reprendre le service que le lendemain ou le surlendemain dans la matinée, afin de permettre aux agents de disposer d'une journée franche et d'avoir encore une nuit de repos avant de se remettre au travail. Je me plais à reconnaître que ces recommandations, auxquelles j'attachais un intérêt' particulier, ont déjà produit d'heureux résultats ; mais des faits nombreux, attestés parle contrôle, m'ont démontré qu'un nouvel effort dans ce sens est encore nécessaire, notamment dans l'organisation des services facultatifs. Des formules impératives risqueraient de ne pas répondre, parleur précision rigoureuse, à tous les cas de la pratique, et parfois, peut-être, d'entraîner la modification des services satisfaisants. Cette double considération m'a conduit à leur préférer l'examen des cas d'espèce ; mais mes intentions n'en doivent pas moins conserver à vos yeux toute leur sérieuse importance et vos efforts tendre à leur réalisation. J'insiste donc pour que les agents chargés d'étudier les roulements ou d'organiser les services facultatifs ne perdent jamais de vue ces deux questions, et que les roulements repris, journée par journée, améliorent à cet égard la situation actuelle dans tous les cas où cette amélioration sera reconnue nécessaire. Il vous