Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 105]

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SEL GEMME

couche de houille maigre, d'un mètre d'épais seur, qui leur est parallèle. Du reste, d'après les caractères que préSehte lé système des roches qui recouvrent les bases de la montagne de sel de Cardonne, M. Cordier

pense que ce système appartient à la phis ancienne formation des terrains secondaires. Considérant de plus que les bancs' qu'keeOurilposent ce système ne sont point parallèles à ceuX

de la montagne de sel, et qu'au contraire .1e's directions se coupent à-peulprèS à angle &oit, ou en d'autres terrains, que la:sirperpositiMi est évidemment transgressive , il en conclut que le terrain salin et gypseux-de Cardonne appartient à une formation non-seulement antérieure.; 'mais encore absolument distincte, et que ce terrain doit être regardé comme une dépendance du Sol intermédiaire. Pour appuyer cette conséquence importante,

M. Cordier rapporte les résultats des obser-: vations qu'il a faites, en 1804 et 1809, sur le gisement des roches gypseuses du Mont,Cénis et du petit Saint-Bernard ;,,résultats qui tendent à prouver que ces roches;,dont la composition présente (Vailleurs du gy,pse;.t,antôt ordinaire, tantôt anhydre; tantôt épigène.ét tantôt; mêlé

de muriate de soude, forment de véritables

couches, souvent très-puissantes, lesquelles sont

incontestablement subordonnées au sol intermédiaire, qui joue un si grand rôle dans cette partie des Hautes-Alpes.

M. Cordier traite ensuite de la diminution insensible de la montagne de set de Cardonnei

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DE CARDONNE:

il examine les préjugés consacrés dans le pays à ce sujet., Il .'estime, d'après quelques expériences directes, que les- eaux- de-pluie; qui coulent sur les pentes de la montagne, doivent rarement prendre une salure qui excède 40. trouve que la pesanteur spécifique du sel gemme fragmens Cubiques et 'limpides, de Ca rdonne

déterminée à l'aide de I:huile essentielle de térébenthine, est de 22,1967 (celle de l'eau distillée étant égale ,à IO). Enfin, supposant qu'il tombe

annuellement, à Cardonne; 8 décimètresdeu pluviale, et admettant que chaque', décirnétre

prend une Salure de 40, il arrive â &tel-Mb:ter, à l'aide d'un calcul fort simple, que les mètres doivent enlever aux -parties su.périmire degamasse saline une couche annuelle de5 millimètres 26-centièmes de sel gemme.; d'où ilSnie que l'élévatioU'ile la montagne ne clinntiverait en un siècle qu-e'de 152 centimètres 6 dixièmes, .

ou, en ancienne mesure, de 4 pieds 8 pouc. 6 lign. Au reste, M. Cordier ne présente ce résultat que comme un aperçu plausible, à l'aide duquel oh, pourra facilement concevoir comment il se fait que la diminution- progressive de la montagne de Cardonne ait toujours paru insensible.

Nous terminerons en résumant ainsi qu'il suit les principaux résultats géologiques du. mémoire de M. Cordier. I°. Le système des roches salines et gypseuses de Cardonne est disposé en couches verticales, et posées sur là tranche. 20. Ce système est recouvert par des couches secondaires de la plus ancienne formation, et la superposition est transgressive.