Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 18]

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SUR 'LA DETERMINATIO11-

LES EspicEs MINLALES:

de tous ces cristaux, et ils ont constaté que toutes appartenaient an système rhomboïdal propre au sulfate de fer, et la

du sulfate de fer, pourvu de presque toutes ses propriétés » principales, et il a rapporté ce sel à l'espèce qui y domine réellement, non par sa quantité, mais par ses caractères. Qu'arrive-t-il maintenant dans les minéraux? le cristallographe reconnaît un système cristallin entièrement distinct de tous les autres connus, par exemple celui du

mesure des angles ne leur a -fait reconnaître aucune différence sensible. Aussi les commissaires ont déclaré que les résultats annoncés

par M. Beudant leur avaient paru tout-à-fait constans. Ils ont également examiné les conséquences auxquelles l'auteur a été conduit, et qui étaient l'objet principal de son 'Mémoire; et ils n'ont pu se refuser à les approuver. Mais la plus remarquable de ces conséquences, et pour ainsi dire la cOnclusion finale du mémoire, ayant pour objet d'augmenter encore la prédominance que beaucodp de minéralogistes accordent aujourd'hui aux caractères cristallographiques dans la classification des espèces minérales, les commissaires ont jugé devoir répondre à une objection que M. Beudant n'a traitée qu'imparfaitement, et 4:11.il tendrait 'à faire tirer dé .ses: expériences une conclusion absolument ,contraire, c'est-à-dire, à donner une grande défiance pour les caractères c,:ristallographiques.

Cette objection, en effet, s'était présentée à l'esprit de plusieurs personnes qui avaient entendu , le mémoire de M. Beudant à l'Académie : comme il est à présumer qu'il .'peut en être de même à la lecture, nous pensons qu'on nous

,saura .gré de publier ici cette partie du rapport des commissaires.

cc Puisque , dira-t-on, un sel, un .sulfate de cuivre, par exemple, peut recevoir la forme cristalline du sulfate de fer par l'addition -d'un dixième de son poids de ce sel, la est donc un caractère bien peu certain et ,»tbien trompeur, puisqu'elle nous porterait à nommer sulfate de fer nn, sel qui aurait d'ailleurs tous les autres caractères et propriétés du sulfate de cuivre', et qui, certainement dans, les arts; pourrait être appliqué auplus grand nombre des usages .de ce dernier sel, et nullement à 'ceux Il semble donc que, loin de du sulfate de. fer confirmer la grande prépo-ndérance que la cristallographie a ». acquise dans la détermination des espèces minérales, :,0111111C M. Beudant l'a conclu, ses expériences tendraient , au contraire, à nous inspirer une grande défiance ..de ses.résultats.

.» L'Objection est spécieuse, mais il est facile d'y répondre l'indication du cristallograpte n'est ici. nullement erronée; » ce sel, qu'il nomme sulfate de fer, contient bien réellement

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feldspath, et il en forme l'espèce feldspath : dès-lors, toutes les fois qu'il rencontre dans un minéral toutes les formes dépendantes ,de ce système de cristallisation , il rapporte ce minéral à l'espèce feldspath, à laquelle ce mm

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système est propre; et en cela il ne fait, si l'on veut, autre chose que de prononcer qu'ay a là du feldspath, de même que pour le sel ci-dessus il prononcerait, ily là du sulfate de fer, et la certitude est égale et entière de part et d'autre. II est vrai que le chimiste vient ensuite, et démontre, par ses analyses, que ce sulfate de fer diffère des autres sulfates de fer, et ce feldspath des autres feldspaths, par la présence d'un principe étranger en quantité très-considérable. Sans doute cette nouvelle indication; que le cristallographe ne pouvait obtenir, est extrêmement importante, et produit un très-grand changement dans l'idée qu'on doit se former de la nature de la substance observée; mais

n elle n'altère en aucune manière la certitude du premier jugement : il est toujours vrai qu'il y a, dans le sel observé, du sulfate de fer; et dans le minéral observé, du feldspath: il y a, de la part du cristallographe, détermination incom-

piète de la nature du minéral; mais il n'y a aucune », erreur.

Si maintenant on suit les conséquences de cette dé-. ?) couverte, que la chimie fait d'un principe étranger dans les deux substances citées, on verra qu'elles sont trèsdifférentes dans l'un et l'autre cas. Dans le sulfate de fer, elle reconnaît la présence d'un autre composé parfaitement défini, d'une autre espèce bien connue, bien déterminée, en un mot, du suliate de cuivre;

et cette découverte nous force à ranger ce sulfate de fer avec le sulfate de cuivre; mais on a vu qu'elle ne pouvait pas nous empêcher de le classer également avec le sulfate de fer. Dans le feldspath, au contraire, le chimiste ne peut faire autre chose que de reconnaître que les terres composantes