Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 6]

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SUR LA IDTE-RMINATION

en 1809. 11 y traite la question de l'importanct relative des deux sortes de caractères, d'abord en général, et ensuite en particulier pour chaque espèce, en rapprochant et discutant les diverses

analyses d'une même substance, et les comparant avec d'autres analyses faites sur des

substances différentes. il fait voir que dans tous les corps reconnus par tous les minéralogistes pour appartenir à la même espèce, il y a souvent des variations notables dans la composition.

Il fait voir également que; dans certains cas, certains principes composans ont été évidemment fOurnis par la gangue au corps qui les renferme. Enfin, il prouve qu'il y a des substances dans lesquelles la chimie reconnaît les

mêmes principes en mêmes proportions, et qui cependant differenttellement les unes des autres, qu'on est absolument forcé de les séparer, lors même qu'on fait abstraction de leur cristallisation. Aussi ces substances, malgré l'analogie de composition, forment-elles plusieurs espèces distinctes l'une de l'autre dans les ouvrages mêmes qui ont pris la chimie pour base es-

sentielle de la classification. Telles sont, par exemples l' anzphigene et le feldspath adulaire. M. Haüy conclut de ces rapprochemens, qu'il

'faudrait nécessairement 'élaguer quelques principes, réputés accidentels dans diverses ana-lyses (sur- tout parmi celles des substances terreuses), pour parvenir à avoir les vrais principes -constituans du minéral qui en est l'objet. Mais ne voyant aucun moyen de discerner, dans l'état actuel de la chimie, ce qui est essentiel de ce qui est accidentel dans un corps, il pense que la cristallisation peut fournir un terme, constant

DS ESPËCES M'INÉRALtS:

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de

autour duquel viendraient se, rallier les corps dont l'analyse laisserait la clascomparaison' sification indécise.

Ces conclusions, qui ont réuni l'assentiment d'un grand nombre de savans n'ont cependant pas, été adoptées généralement, et la questions

de l'importance relative des caractères chimiques et cristallographiques parait encore diversement résolue. Tous les jours on cite

des analyses particulières, d'après lesquelles on, cherche à établir des espèces nouvelles aux dépens de celles qui sont indiquées par le système de cristallisation. Les chimistes s'accordent bien à penser, avec M. Haüy, qu'il peut y avoir dans les corps des

principes accidentels, qu'il faudrait éliminer pour avoir les principes vraiment constituans; mais ils remarquent que, dans beaucoup de cas,

il faudrait, pour faire cadrer les résultats de l'analyse avec ceux de la cristallographie, éliminer des substances qui forinent la moitié, les deux tiers du composé. Or, ils doutent que de. telles proportions puissent être considérées comme accidentelles. On voit donc que l'on n'est pas encore d'accord sur cette importante discussion; et c'est pour tenter de l'éclaircir que j'ai conçu l'idée lies recherches suivantes.

On reconnaît généralement aujourd'hui que Je même composé doit donner constamment les mêmes cristaux; mais la proposition inverse (que les mêmes cristaux soient toujours com-

posés de même), qui paraît s'ensuivre au premier abord, n'est vraie qu'en théorie, c'es&à-dire dans les composés très-purs. Dans les minéraux,.