Annales des Mines (1899, série 9, volume 8, partie administrative) [Image 342]

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ET DES APPAREILS A VAPEUR.

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE

de l'antimoine, en traitont soit des minerais indigènes, soit des minerais de provenance étrangère. A côté des forges et des aciéries, leur importance est restreinte. L'ensemble de leur production en 1898 représente toutefois près de 50 millions, non compris les résultats des élaborations secondaires. La plus-value sur l'année précédente n'est pas moindre de 6 millions. On a obtenu un peu plus de plomb, d'argent, de cuivre, de nickel, d'aluminium, d'antimoine; par contre, un peu moins de zinc, malgré la hausse importante du prix de ce métal. La troisième partie du volume comprend onze tableaux statistiques concernant les appareils à vapeur qui sont en activité : 1° dans les 'établissements industriels, agricoles et divers ; 2° dans l'enceinte des chemins de fer; 3° sur les bateaux de la marine marchande, soit maritime, soit fluviale. Dans la première de ces trois divisions, on a compté, en 1898, 85.839 chaudières et 30.175 récipients soumis à la déclaration; dans la seconde, 11.575 locomotives pourvues de chaudières et 2.683 chaudières diverses ; enfin sur les bateaux, 4.155 chaudières actionnant soit des propulseurs, soit des appareils auxiliaires, sans parler des récipients. Finalement 104.252 chaudières et 30.795 récipients ont fonctionné en 1898 ; la puissance des machines à vapeur était d'environ 6.780.000 chevaux-vapeur. Le développement des divers appareils a continué à se manifester dans les établissements industriels, sur les chemins de fer et sur les bateaux. Les accroissements réalisés sur les totaux généraux de 1897 ont été de 2.368 chaudières, 742 récipients et 327.190 chevaux-vapeur. L'importance de ces chiffres suffit à montrer les progrès de l'activité industrielle de la France. Le nombre des épreuves réglementaires des appareils à vapeur n'a jamais été aussi considérable qu'en 1898; il s'est élevé à 20.020, se divisant entre 6.236 chaudières neuves et 13.784 chaudières anciennes, dont les conditions rendaient une nouvelle épreuve obligatoire. En outre, 4.515 récipients ont été éprouvés, sans parler d'un certain nombre de pièces détachées. La statistique détaillée des accidents, qui est coordonnée par la Commission centrale des machines à vapeur, accuse 22 morts et 33 blessés en 1898, nombres peu différents de ceux de l'année précédente. Sur ce contigent, il faut rapportera l'emploi des récipients de vapeur 4 morts et 12 blessés.

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Pour se rendre compte des variations que présente l'emploi de la vapeur, au point de vue des accidents, il convient de chercher quel est le nombre annuel des victimes rapporté à un même nombre d'appareils à vapeur en activité. On trouve ainsi çue, pour 10.000 appareils, il y a eu en moyenne 1,6 tué et 2,1 blessés par année pendant la période de 1896 à 1898. En faisant le même calcul pour les périodes antérieures, on constate que, depuis vingt ans, la proportion des victimes a diminué de plus de moitié. Quant aux causes des explosions, les plus fréquentes ont été, en 1898, la corrosion des tôles et leur surchauffe par manque d'eau, ou plus généralement les conditions défectueuses d'entretien et le mauvais emploi des appareils. On a constaté, en outre, dans des cas assez nombreux, des conditions d'établissement défectueuses, très diverses. En résumé, les renseignements généraux qui précèdent dénotent une situation favorable pour les exploitations minérales et les usines métallurgiques, prises dans leur ensemble ; de même en ce qui touche les appareils à vapeur. I! n'est pas inutile de rappeler, en terminant, que, d'après les statistiques sommaires et provisoires concernant le premier semestre de 1899 et qui ont été publiées au Journal officiel le 8 octobre dernier, la production des combustibles minéraux a augmenté de 694.000 tonnes, celle des fontes de 17.500, et celle des aciers ouvrés de 66.000, par rapport au semestre correspondant en 1898. Les progrès constatés n'ont donc fait que s'accentuer davantage. La Commission vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de ses sentiments les plus dévoués et les plus respectueux. Paris, le 26 décembre 1899. L'Inspecteur général des mines, Secrétaire de la Commission, O. KELLER.

L'Inspecteur général des mines, Président de la Commission, E. L0R1EUX.