Annales des Mines (1898, série 9, volume 7, partie administrative) [Image 289]

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINERALE

dent de valeur correspondant donne un total de 1.562.000 francs. L'extraction des substances bitumineuses et celle des marnes imprégnées de soufre, dont on fait usage pour le traitement de la vigne,ont aussi progressé dans une certaine mesure. On constate, d'autre part, en Algérie, où ne se rencontrent ni houille, ni tourbe, une sensible augmentation de la production des minerais de fer et de ceux de zinc. L'exploitation des mines de sel gemme et des sources salées, dont le siège principal se trouve en Meurthe-et-Moselle, continue à être fort importante. En y comprenant les quantités de sel tenues en dissolution dans les eaux saturées extraites des puits, au moyen de pompes, pour servir à la fabrication de la soude, la production de 1807 s'élève à 607.000 tonnes contre 557.000 en 1890. Celle des marais salants qu'il convient de citer, puisqu'elle complète la précédente, est descendue de 485.000 à 340.000 tonnes, en nombres ronds, par suite des conditions défavorables de la saison d'été. La valeur de l'ensemble des substances minérales concédées ou non concédées, dont il vient d'être question et qui ont été extraites en France et en Algérie au cours de l'année 1897, est ressorlie à 383.164.000 francs. Elle ne s'était élevée qu'à 362.413.003 francs pendant le précédent exercice. L'excédent dépasse 20 millions de francs. Ce résultat très favorable est principalement dû, comme on pouvait s'y attendre, au progrès de l'extraction houillère. — Pour terminer ce sujet, il convient de dire quelques mois de la production des carrières. Ces exploitations, au nombre de 39.000, ont employé 130.000 ouvriers, dont environ moitié d'une façon temporaire, il est vrai. Les matériaux qu'on en extrait sont divisés dans la statistique en cinq groupes rationnels, suivant qu'ils servent à la construction, à l'industrie, à l'agriculture, à l'empierrement, y compris le ballastagë des voies ferrées et le pavage, enfin à l'ornement ou à des usages spéciaux divers. Leur production totale pendant l'année 1897 représente environ 42 millions de tonnes, dont la valeur surplace a été évaluée à 216 millions. Les phosphates de chaux, qui présentent tant d'intérêt pour l'agriculture, entrent dans le total pour 535.000 tonnes valant surplace plus de 14 millions. On a, en outre, tiré des carrières de l'Algérie 228.000 tonnes de cette précieuse substance, représentant une valeur de 4 à 5 millions.

ET DES APPAREILS A VAPEUR.

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— L'exploitation des mines, minières et carrières sur une si grande échelle, ne peut avoir lieu sans qu'on ait des accidents à déplorer, principalement à la suite d'éboulemenls. Le nombre des morts a été de 329 en diminution de 17 par rapport à l'année précédente. 11 n'y a eu aucun accident prenant les proportions d'une catastrophe, et presque tous ceux qui se sont produits ont été individuels, c'est-à-dire n'ont fait qu'une seule victime ; 69 ont occasionné la mort ou des blessures à plusieurs ouvriers à la fois, et dans aucun cas le nombre des victimes n'a dépassé 5. Le grisou, ce fléau si redoutable des mines de charbon, a causé la mort de 10 ouvriers seulement, sur lesquels 4 étaient occupés dans un puits de recherche et ne sauraient être comptés parmi les victimes de l'exploitation des concessions de mine. La proportion des ouvriers tués n'a pas dépassé 10,7 par 10.000 ouvriers employés dans les mines de combustible, tandis qu'elle s'est élevée, pour un effectif identique, à 20,6 dans les autres mines et à 22,4 dans les carrières souterraines. Il résulte de ces chiffres (confirmés par ceux des années précédentes) que les risques de mort sont moindres dans nos houillères que dans nos autres exploitations souterraines, contrairement à l'opinion généralement reçue. — Des sociétés' de secours pour les ouvriers et employés des mines sont organisées obligatoirement depuis le 1e1'juillet 1895, eii vertu de la loi du 29 juin 1894, modifiée par celle du 19 décembre suivant. La Statistique de l'industrie minérale contenait déjà, l'année dernière, les résultats principaux de leur fonctionnement en 1896. En 1897, on a compté 190 sociétés, qui ont réuni 188.770 participants, parmi lesquels iigurent, en dehors des employés, un certain nombre d'ouvriers des industries considérées comme annexes des mines. La grande majorité du personnel minier bénéficie actuellement de l'assistance mutuelle ; quelques milliers de mineurs seulement en sont privés soit par suite d'abstention volontaire, soit parce que le petit nombre des ouvriers de l'exploitation n'a pas permis la constitution d'une société de secours. Les statuts de toutes les sociétés prévoient, conformément à la loi, l'allocation d'une indemnité journalière en cas de maladie ; toutefois les conditions dans lesquelles celte indemnité est accordée sont variables; notamment le tempspendant lequel elle est servie varie de trois à six mois. En moyenne, le nombre des journées de