Annales des Mines (1895, série 9, volume 4, partie administrative) [Image 271]

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STATISTIQUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE

Elles ont dû abandonner la fabrication des rails, des bandages, des essieux de wagons et de locomotives. Leur production avait diminué de 21.000 tonnes en 1893; elle s'est encore amoindrie de 22.000 en 1894. La réduction aurait même été le double pendant cette dernière année si l'on n'avait développé la fabrication, déjà très importante, des fers obtenus par le réchauffage de vieux fers additionnés de riblons. Les chiffres précédents comprennent les tôles de fer : celles-ci subissent la concurrence des tôles d'acier; et depuis 1891 ce sont ces dernières qui l'emportent, la marine les ayant adoptées pour la construction des coques de navires et des chaudières à vapeur de grands diamètres ou bien à hautes pressions. La statistique n'enregistre plus en 1894 que 100.000 tonnes de tôles de fer contre loi.000 de tôles d'acier. Les 96 centièmes des aciers ouvrés proviennent de lingots Bessemer et Martin. La production de ces lingots, dont tout près de la moitié est fabriquée dans les deux départements de Meurthe-et-Moselle et du Nord, s'est élevée à 818.000 tonnes, en augmentation de 28.000 sur l'année précédente. Cependant celle des aciers ouvrés ne s'est accrue que de 10.000 tonnes. Il y a eu sur les rails une diminution de 23.000 tonnes, qui a été compensée, et au delà, par le développement de la fabrication des tôles, des plaques de blindage et des aciers de toute sorte. Le total général de 3.530.000 tonnes, qui représente la production de nos établissements sidérurgiques, accuse 55.000 tonnes d'augmentation par rapport à l'année 1893. La valeur correspondante a néanmoins diminué d'environ 7 millions. C'est qu'en effet une baisse générale s'est manifestée sur les prix. A ne considérer que les moyennes, elle a clé, par tonne, de 2 francs pour les fontes d'affinage au coke et pour les fontes moulées, de 5 francs pour les fers puddlés, de 20 francs pour les tôles puddlées, de 9 francs pour les aciers marchands et spéciaux, de 11 francs pour les rails. Les tôles d'acier, très demandées, ont par exception renchéri de 13 franc?. Le marché a présenté les mêmes tendances et, pourrait-on dire, subi les mêmes influences dans l'industrie métallurgique que dans l'industrie minière. La consommation nationale a éprouvé une diminution de 34.000 tonnes au regard des objets en fonte moulée et des fers et n'a pas augmenté sensiblement pour les aciers ouvrés. Il a donc fallu, pour maintenir l'activité des hauts fourneaux, des aciéries et des forges, se procurer à tout prix des débouchés hors de nos frontières. On s'explique ainsi comment il se fait

ET DES APPAREILS A VAPEUR

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que l'excédent des exportations sur les importations des fontes, fers et aciers réunis se soit élevé à 45.000 tonnes, tandis qu'il était seulement de 16.000 en 1893. Des tableaux statistiques sont également dressés pour les usines de gros œuvre dans lesquelles s'opère la fusion des minerais autres que le fer, qu'ils soient tirés de nos mines ou simplement importés. On y comprend le cuivre tiré des mattes et l'argent extrait des plombs d'œuvre indigènes ou étrangers. Les produits obtenus en France et en Algérie ont consisté en or, argent, plomb, zinc, cuivre, nickel, aluminium, régule et oxyde d'antimoine, mercure, représentant une valeur globale d'environ 38 millions; c'est 2 millions et demi de moins qu'en 1893, par suite de la dépréciation de l'argent et des métaux en général. Enfin, comme les années précédentes, la distillation des schistes bitumineux et le traitement des calcaires asphaltiqucs ont fourni pour environ 1.800.000 francs d'huile minérale brute, de mastic et de poudre aspbaltique. — La statistique des appareils à vapeur est comprise dans le même volume que celle des industries minérales et métallurgiques. Elle est très développée et se subdivise en trois parties,, suivant que les appareils sont affectés : 1° aux établissements industriels et divers; 2° à l'exploitation des chemins de fer; 3° à la marine marchande. Sans entrer dans les détails, il suffit de mentionner ici le développement continu de l'emploi de la vapeur. On a compté en France, pour l'année 1894, 93.918 chaudières en activité; 82.6C0 machines, parmi lesquelles 10.967 locomotives, et 27.671 récipients soumis à la déclaration. La puissance motrice approchait de 5.900.000 chevaux-vapeur. L'accroissement réalisé dans le courant de l'année a été de 2.166 chaudières, 1.188 récipients, 2.020 machines, dont 216 locomotives, et de 165.000 chevaux-vapeur. Le nombre des épreuves officielles, exécutées à l'aide de la presse hydraulique, s'est élevé à 23.696 et a été supérieur de 1.093 unités à celui du précédent exercice. Les accidents occasionnés par l'emploi de la vapeur n'ont fait que peu de victimes : 15 morts et 20 blessés. La statistique met en lumière les progrès accomplis sous le rapport de la sécurité, auprès des appareils à vapeur comme clans les mines. Le dernier volume, concernant 1893, contenait, sous la forme