Annales des Mines (1890, série 8, volume 9, partie administrative) [Image 8]

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STATISTIQUE DE L'iNDUSTRIE MINERALE

sible, les cartes murales qui ont figuré l'été dernier à l'Exposition universelle. La première donne la situation et la production des mines de la France en 1888; la seconde représente, en poids et en valeur, la production minérale et métallurgique du globe. L'année dernière, à pareille époque, en vous présentant, monsieur le ministre, la statistique dressée en 1888, la Commission faisait ressortir, dans son rapport le relèvement de la consommation de la houille et ne craignait pas d'émettre l'opinion que la crise dont notre industrie en général a souffert, depuis les derniers mois de 1883, semblait toucher à sa fin. Les chiffres définitifs de 1888 et les statistiques provisoires concernant l'exploitation de nos houillères pendant les deux semestres de 1889, ont confirmé cette appréciation. En effet, le poids du charbon extrait de nos mines en 1888 n'a pas été inférieur à 22.603.000 tonnes, ce qui représente un accroissement de 1.315.000 tonnes réalisé dans l'année ; et les renseignements provisoires accusent pour 1889 une nouvelle augmentation, plus considérable encore, qui approche de deux millions de tonnes. Dans l'industrie sidérurgique les progrès sont moins marqués. La production des fontes, des aciers et des fers est loin de s'être relevée au niveau qu'elle atteignait en 1883 avant la crise. Cependant, la reprise des affaires, qui s'est manifestée en 1887, a continué en 1888, et des augmentations sont signalées dans la fabrication des fontes et des aciers en 1889. Les forges proprement dites souffrent depuis longtemps de leur concurrence mutuelle et de celle des aciéries. A présent les commandes de rails en fer ont disparu; d'autre part la vente des barres et des tôles du même métal se ressent de la faveur croissante qui s'attache aux barres et aux tôles d'acier Bessemer ou Martin, dont le prix va sans cesse en diminuant. La France continue à emprunter aux pays voisins, à la Belgique, à l'Angleterre et à l'Allemagne, près du tiers de la quantité de combustible minéral nécessaire à sa consommation. Ce fait économique montre combien nos exploitations houillères sont encore appelées à se développer. Au point de vue du commerce extérieur, la situation est très différente pour nos usines à fer et nos aciéries. Elles suffisent à nos besoins actuels; plusieurs d'entre elles sont parvenues à se créer un marché à l'étranger et exportent l'excédent de leur production.

ET DES APPAREILS A VAPEUR.

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Partout au dehors, en Angleterre, aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique, en Autriche, l'extraction de la houille a redoublé d'activité. Plus d'un million d'êtres humains travaillent journellement à arracher le charbon aux entrailles du sol. Autant qu'on peut en juger par les statistiques officielles des principaux États civilisés, la production des combustibles minéraux dans le monde entier a passé de 435 millions de tonnes en 1887 à 470 millions environ en 1888. Pour les fontes, dont la majeure partie forme la base de l'industrie du fer et de l'acier, la production s'est élevée approximativement de 23 millions de tonnes à 23 millions et demi dans le même intervalle. L'augmentation n'a pas été aussi marquée, ni aussi générale que pour le charbon. La France se maintient au quatrième rang parmi les nations, sous le double rapport de l'industrie houillère et de l'industrie sidérurgique. Le nombre des ouvriers employés en 1888 dans les mines de toute nature, en France et en Algérie, a été de 116.000 ; en outre, l'exploitation des minières et des carrières a fourni du travail à 115.000 personnes. Les accidents n'ont pas été plus nombreux, ni plus graves que l'année précédente. La Commission vous propose, monsieur le ministre, d'autotoriser l'impression, la distribution et la vente de la Statistique de Vindustrie minérale et des appareils à vapeur, ainsi que des deux cartes annexées, dans les mêmes conditions que l'année dernière. Elle vous prie d'agréer l'assurance de ses sentiments les plus respectueux et les plus dévoués. L'Ingénieur en chef des mines,

L'Inspecteur général des Mines,

Secrétaire de la Commission.

Président de la Commission.

O. KELLER.

E. LORIEUX.