Annales des Mines (1885, série 8, volume 4, partie administrative) [Image 20]

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4° Surcharges de la date ou de quelque autre indication. Chaque fois que cette surcharge a eu pour but de tromperies compagnies, des punitions sévères ont été infligées aux coupables. Plusieurs ont été même privés, à l'avenir de la jouissance du voyage a demi-tarif. Mais, dans la plupart des cas, les instituteurs avaient pensé que, pouvant voyager aussi souvent qu'ils le désiraient, ils ne faisaient aucun tort aux compagnies en effectuant leur voyage a une autre date que celle précédemment fixée, ou en se rendant à une localité différente. 8° Délivrance de bons de demi-place à des personnes qui n'ont pas droit à la qualification d'instituteurs primaires publics. (Maîtres adjoints ou élèves d'école normale, professeurs dans les écoles primaires supérieures de Paris, professeurs de gymnastique ou de musique dans les écoles normales.)

D'après la circulaire de 1879 « les maîtres adjoints des écoles normales, véritables instituteurs, qui peuvent passer d'une école primaire a l'école normale ou à l'école annexe et vice versa, et les élèves maîtres des écoles normales qui font également office d'instituteurs, soit qu'ils enseignent à tour de rôle dans l'école annexe, soit qu'ils reçoivent une mission temporaire dans une école publique » avaient également le bénéfice de la demi-place. Les maîtres adjoints chargés de l'enseignement de la gymnastique et de la musique profitaient jusqu'ici de la même faveur. Quant aux professeurs des écoles primaires supérieures de Paris, M. le directeur de l'enseignement primaire de la Seine s'est appuyé, pour les assimiler, sur différents arrêts du Conseil d'État, dans lesquels ils sont considérés comme de véritables instituteurs primaires publics. C'est par erreur que M. le directeur de la compagnie de l'Est a pensé que ces établissements préparaient aux baccalauréats ; le latin nécessaire pour se présenter a ces examens n'y est pas enseigné. Admettre que les professeurs de ces écoles n'ont pas droit au demi-tarif, ce serait refuser cette faveur aux instituteurs attachés aux écoles supérieures de province, c'est-à-dire aux meilleurs maîtres de l'enseignement primaire. J'ajouterai incidemment que M. le directeur de la compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée a signalé à tort la délivrance de cartes de voyage par M. le directeur de l'enseignement primaire de la Seine à des avocats à la cour d'appel. M. Garenne, entre les mains duquel a été trouvé un bon de demi-tarif, l'avait reçu comme professeur a l'école municipale Colbert. Quant au collège

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Chaptal, c'est incontestablement par erreur qu'il a été assimilé aux écoles primaires supérieures. En résumé, il résulte de l'examen attentif des réclamations des compagnies que presque toutes les irrégularités ont été de pure forme et qu'elles n'ont porté aucun préjudice aux intérêts des chemins de fer, puisque les porteurs de cartes étaient des instituteurs publics ayant droit à la demi-place. D'autre part, MM. les préfets ont, à leur tour, élevé de nombreuses plaintes contre le système actuel de délivrance des caries. Ils sont unanimes a penser que les dernières dispositions, loin d'apporter des améliorations à ce service, son t pleines d'inconvénients. En effet, 1° les inspecteurs, déjà extrêmement occupés, ont trouvé un surcroît de travail dans l'obligation de signer, de dater et de relire les cartes, sans parler de la correspondance qu'il leur faut entretenir avec leur personnel, dispersé au moment des vacances dans toute la France, et cela, à l'époque où euxmêmes prennent un légitime repos. Dans les départements comme le Nord, où près de 100,000 cartes ont été délivrées durant l'année, c'est là une besogne écrasante et fastidieuse; 2° L'impression des cartes a amené des frais relativement considérables. Un inspecteur d'Académie évalue à 350 francs les dépenses occasionnées par 17,000 demandes. Dans le Nord, ce chiffre a dû être cinq ou six fois supérieur; 3° Les instituteurs se plaignent des nombreuses difficultés qu'ils rencontrent dans la délivrance des billets à demi-tarif. Des cartes ont été refusées : Parce que les employés soutenaient qu'elles devaient être écrites tout entières de la main de l'inspecteur (carte délivrée à M. Javon, instituteur à Champdeuil, Seine-et-Marne, et qui vous a déjà été transmise) ; Parce que la signature de l'inspecteur avait quelque ressemblance avec celle de l'instituteur (carte délivrée à M. Brené , [instituteur à Belmont, Haute-Marne, et que la compagnie de [l'Est a transmise comme irrégulière); Parce que l'inspecteur signataire de la carte de retour était passé, durant le voyage, dans un autre département; Parce que, signées d'avance par l'inspecteur, elles avaient été datées d'une autre encre, au moment de la délivrance (Oise, cinq cartes communiquées par la compagnie du Nord, comme irrégulières); Parce qu'elles étaient de l'ancien modèle (carte délivrée à