Annales des Mines (1882, série 8, volume 1, partie administrative) [Image 86]

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COMMISSION DU GRISOU.

COMMISSION DU GRISOU.

En résumé nous ne pensons pas que l'influence signalée par M. Cornet soit assez vraisemblable et puisse avoir une importance assez grande pour qu'il soit indispensable d'entreprendre sur ce point une série particulière d'observations. Il nous paraît suffisant que la question soit signalée aux ingénieurs par les publications de la commission.

breux essais pour construire une lampe possédant avec la sécurité de la lampe Mueseler, l'avantage de ne pas s'éteindre lorsqu'on l'incline. Ces essais ne l'ont point satisfaite, et, tout bien examiné, c'est encore la lampe Mueseler dont elle a cru pouvoir recommander vivement l'emploi à tous les exploitants. Cependant un ingénieur distingué, M. Marsaut, a soumis dans ces derniers temps à l'examen de la commission une lampe, de construction simple, qui ne s'éteint pas lorsqu'on l'incline, qui s'éteint dans le gaz et qui s'est très bien comportée dans toutes les épreuves auxquelles on l'a soumise, ne laissant pas passer la flamme sous l'influence de courants gazeux animés de fortes vitesses et dirigés d'une façon quelconque. Il y aura lieu d'essayer la lampe de M. Marsaut dans un certain nombre d'exploitations. On ne peut dès à présent lui adresser qu'un seul reproche, c'est que la toile métallique est cachée par un écran, ce qui empêche de constater d'un simple coup d'oeil la présence ou l'absence de cet élément essentiel de la sécurité.

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2° ÉCLAIRAGE.

Expériences sur les lampes de sûreté. — De nombreuses expériences ont été faites sur les lampes de sûreté par la sous-commission chargée de ce soin. Grâce à un appareil, établi dans un local dépendant de l'École des mines, et à demeure pour qu'il pût servir à expérimenter dans l'avenir tous les modèles de lampes qui pourraient être imaginés, on a comparé au point de vue de la sécurité tous les systèmes connus. On est arrivé à des résultats fort analogues à ceux qui avaient antérieurement été obtenus par diverses commissions d'ingénieurs anglais, par la commission instituée jadis à Saint-Etienne et par la commission belge de 1868. Les lampes, protégées par une simple toile métallique, laissent passer très aisément la flamme sous l'influence d'un courant gazeux animé d'une vitesse qui ne peut dépasser 2 mètres pour le gaz d'éclairage. Les lampes de la plupart des autres systèmes laissent aussi passer la flamme, lorsqu'elles sont placées dans les conditions ordinaires de leur emploi, et elles ne diffèrent entre elles que par la vitesse plus ou moins grande que l'on est obligé de donner à l'air pour produire ce résultat. Quant à la lampe Mueseler du ;,type réglementaire belge, on n'est parvenu qu'avec une assez grande difficulté à en faire sortir la flamme. On y est arrivé cependant d'une façon régulière, en projetant sur la lampe un très fort courant dirigé presque suivant la hauteur de la lampe et de haut en bas. La lampe Mueseler n'est donc pas un préservatif certain contre les explosions, mais elle présente une sécurité incomparablement plus grande que toutes les autres. 11 n'y a guère à craindre avec cet appareil d'éclairage que les courants dirigés de haut en bas. La projection de la flamme hors de la lampe Mueseler avait déjà été observée par la commission belge, mais elle n'avait pas donné une définition précise des conditions dans lesquelles cet effet pouvait se produire. t La sous-commission a fait de nombreuses expériences et de nom-

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Eclairage électrique. — On dit souvent que ce mode d'éclairage ne pourrait donner lieu à aucun accident dans les mines à grisou. Bien que cette assertion ne soit pas exacte, il est certain que dans quelques cas l'éclairage électrique rendrait au mineur de réels services. La commission s'est préoccupée de cette question. Elle fut tout d'abord amenée à conclure que les lampes à incandescence étaient seules susceptibles de résoudre le problème ; mais, après avoir étudié les lampes du système Reynier, elle n'avait pas trouvé que ces appareils pussent être considérés comme une solution du problème. Dans ces derniers temps, l'exposition d'électricité a fait connaître les lampes à incandescence des systèmes Swann, Maxim, Edison. Ces appareils se rapprochent certainement du but, et il n'est pas douteux qu'ils ne puissent être employés avec avantage par les mineurs dans certains cas particuliers. Mais, outre la difficulté d'installation, il restera toujours à faire entrer en ligne de compte, dans les mines à grisou, les dangers qu'entraîneraient les courants à forte tension nécessaires pour le fonctionnement de ces lampes. Aussi la commission n'a-t-elle pas cru devoir recommander l'emploi de ces appareils et elle est heureuse de s'être rencontrée sur ce point avec un éminent électricien, M. Siemens, qui, devant la commission anglaise, n'a pas hésité à regarder comme dangereuse l'introduction des lampes à incandescence dans les mines à grisou.