Annales des Mines (1881, série 7, volume 10, partie administrative) [Image 229]

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CIRCULAIRES.

communication entre les voyageurs et les agents est assurée au moyen des appareils électriques Prudhomme sur le réseau du Nord, où ces appareils sont appliqués à i.ooo voitures, et sur celui de la Méditerranée, où les mêmes appareils sont en service sur 1,000 voitures et vont l'être sur 7.000. Les autres compagnies ont entrepris une série d'essais qui vont prendre fin et seront prochainement en mesure d'appliquer une solution définitive. La compagnie de YOuest expérimente un mode d'intercommuuication par l'air comprimé en relation avec le frein Westinghouse. L'expérience paraît devoir réussir, et l'application du système sera immédiatement développée. La compagnie de YEst, en attendant les résultats des essais faits sur les réseaux voisins, établit au moyen de cordes la communication entre les agents dans ses trains rapides. Depuis que son choix s'est arrêté sur le frein Westinghouse, elle projette l'application de l'air comprimé tentée par la compagnie de l'Ouest. Le système électrique Prudhomme est en outre installé sur le train rapide organisé entre Calais et Bàle, de concert avec la compagnie du Nord. La compagnie du Midi expérimente une modification de l'appareil Prudhomme, et la compagnie d'Orléans un nouveau système à corde. L'administration du réseau de YÉtat a mis à l'essai un système particulier (système Maurice, à pétards). Sur tous les réseaux d'ailleurs, conformément à la recommandation de la commission d'enquête, les mesures ont été prises pour que dans tous les trains la circulation des agents soit assurée le long des voitures à voyageurs. Tels sont, monsieur l'inspecteur général, les résultats acquis; cet exposé fera clairement ressortir à vos yeux la tâche qui reste à accomplir et l'effort qui s'impose aux compagnies pour donner aux voyageurs les garanties de sécurité indiquées par l'expérience et par les persévérantes études des services du contrôle. Les derniers accidents ont tous démontré la nécessité de hâter surtout, autant que possible, l'application des freins continus. Les délais prescrits par la circulaire du i3 septembre 1880 devront être exactement observés, aussi bien pour l'établissement de ces freins que pour l'application des autres appareils de sécurité. Loin de songer à en proroger la durée, ainsi que l'avaient demandé quelques compagnies, il conviendrait plutôt d'en rapprocher le terme, si vous reconnaissiez que cela fût rigoureusement possible.

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Votre action sur la compagnie dont le contrôle vous est confié doit tendre incessamment à activer l'accomplissement des prescriptions ministérielles; et, dans chacun de vos rapports mensuels, vous aurez soin de m'informer, pour chaque série d'appareils, du nombre des installations effectuées et de l'état d'avancement des commandes en voie de livraison prochaine. En dehors des prescriptions formelles adressées aux compagnies par dépêches, il est d'autres indications qui vous sont chaque jour fournies par l'expérience, et que votre constant souci de la sécurité de la circulation ne laisse pas échapper. Je n'ai pas besoin d'insister sur la nécessité d'en faire l'objet d'études attentives qui prépareront des recommandations nouvelles aux compagnies. Je ciie les principales : « Doublement des voies principales aux abords de Paris et de certains grands centres de trafic; addition d'un fourgon à la queue des trains qui en sont actuellement dépourvus ; avertissement de l'arrivée des trains aux gares au moyen de sonneries électriques mises en mouvement de la station voisine ; suppression, autant que possible, dans les nouveaux tracés, des bifurcations en pleine voie en les ramenant aux stations; large expérimentation d'appareils téléphoniques et d'appareils électriques nouveaux empruntés, soit aux chemins étrangers, soit à nos propres réseaux. » La recherche et la mise en lumière de ces améliorations s'imposent à votre attention et à votre initiative, aussi bien que leur application et leur développement deviennent en quelque sorte une loi pour les compagnies. En même temps que vous continuerez à veiller à ce que les administrations de chemins de fer observent rigoureusement les prescriptions qui leur sont adressées et tiennent compte des avis qui leur sont donnés au sujet de l'organisation matérielle des appareils de sécurité, vous ne devez pas leur laisser perdre de vue l'importance capitale des questions de personnel. Aucun procédé mécanique, ainsi que l'a très bien indiqué la commission d'enquête, ne peut suppléer complètement à l'incessante attention d'un personnel bien recruté, conscient de ses devoirs et de sa responsabilité, et certain de trouver la récompense de ses bons services dans des améliorations successives de son sort présent et à venir. C'est un point sur lequel je ne saurais trop vous recommander d'insister dans vos rapports avec les administrations de chemins de fer. J'adresse, au surplus, à chacune des compagnies de chemins de fer une communication qui lui est spéciale, et particulièrement