Annales des Mines (1881, série 7, volume 10, partie administrative) [Image 121]

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COMMISSION DU GRISOU.

galerie de retour d'air. Nous avons pu remarquer, particulièrement en Angleterre, certaines distinctions de ce genre dans l'emploi des divers types de lampes; seulement ces distinctions manquent de précision. Nous avions eu nous-même précédemment l'occasion de proposer qu'au lieu de rendre obligatoire, d'une manière générale et absolue, un système déterminé de lampes, on prenne en considération les conditions dans lesquelles se trouvent les différentes mines ou les différentes parties d'une même mine (*). La commission aura à se prononcer sur les divers types de lampes, sur les circonstances de leur emploi. Les règles relatives à l'éclairage devront être définitivement formulées en conséquence; elles ne doivent être que l'application de mesures reconnues nécessaires ou utiles après un mûr examen (**). Les prescriptions générales qui devraient être adressées aux exploitants d'après ces règles ressortiraient à l'autorité préfectorale, suivant la législation française, à moins que ces exploitants ne prissent l'initiative de mesures conformes aux résolutions adoptées, en les introduisant dans leurs propositions de règlements intérieurs. Pour le sautage des mines, M. Burat distingue les voies et quartiers qui servent à l'entrée des courants d'aérage et précèdent les tailles ou chantiers sujets au grisou, de ces tailles ou chantiers eux-mêmes. Sur les premiers points, le tirage à la poudre ou à la dynamite (*) On a naturellement à tenir compte de l'état de l'atmosphère souterraine, non seulement sous le rapport de sa composition, dos éléments explosiblcqu'elle peut contenir, mais aussi sous celui de ses mouvements, des vitesses normales des courants ou des vitesses qu'ils sont susceptibles do présenter accidentellement. Les éventualités sous ce dernier rapport, — et il faut considérer des vitesses relatives,— donnent une importance d'autant plus grande à la simple présence des éléments explosibles. (**) 11 est bien désirable que l'on réussisse dans les essais tentés pour obtenir des lampes Mueseler modifiées, donnant des garanties de sécurité semblables, mais n'ayant pas les inconvénients que celles du type normal présentent dans leur maniement : celui de s'éteindre dans certaines circonstances complètement étrangères à la présence du grisou, comme dans une atmosphère explosiblc. On ferait disparaître les objections trop souvent opposées à leur emploi. Il faut, d'ailleurs, toujours compter avec l'imprudence habituelle des ouvriers, qui, attribuant à des circonstances de ce genre l'extinction de leur lampe, pourraient chercher à les rallumer sur place, au lieu de les porter aux stations de rallumage, alors que, due réellement au grisou, cette extinction imposerait, au contraire, les plus grandes précautions. Cette imprudence habituelle des ouvriers donne, dans tous les cas, pour toute espèce de lampes, une grande importance à l'invention de modes de fermeture absolument sûrs, qui rendent on quelque sorte superflues les défenses de porter dans la mine des clefs, etc.

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serait simplement soumis à la condition de confier le chargement et l'allumage des coups de mine à des ouvriers spéciaux habitués à vérifier l'état de l'atmosphère. Dans les tailles ou chantiers d'abatage où la présence du grisou aurait été constatée, les coups ne pourraient être allumés qu'après le poste et à distance, au moyen de l'électricité. Des mesures sont, en outre, prévues contre le danger des poussières charbonneuses. Il n'y a pas lieu, en effet, nous sommes tombés d'accord sur ce point, d'interdire d'une manière absolue l'emploi de la poudre et de la dynamite dans les travaux sujets au grisou. Ce qui est indispensable, c'est qu'il ne puisse avoir lieu à moins d'une constatation préalable de l'absence de tout danger. Nous avons vu dans maints règlements une organisation de service de boutefeu prévue à cet effet. Il faut qu'une vérification scrupuleuse du chantier et de tout le quartier avoisinant soit faite immédiatement avant l'allumage, vérification à renouveler après chaque coup de mine, lorsque les coups se succèdent même à de courts intervalles, comme dans le cas où l'on recharge un trou dont la mine est partie sans produire d'effet. On peut être aussi sévère qu'on voudra au sujet des conditions de l'atmosphère souterraine. Les moyens de vérification qu'on a aujourd'hui, avec le grisoumètre et avec le système de lampes disposées de manière à accuser des proportions de grisou incomparablement inférieures à celles qu'accusent les lampes de sûreté ordinaires, sont susceptibles de donner toutes les garanties désirables, si l'on y ajoute les mesures propres à prévenir le danger des poussières charbonneuses, ainsi que l'indique M. Burat et, on peut le rappeler, ainsi que l'a recommandé l'instruction de 1872 en citant ce qui se pratiquait déjà dans quelques mines de notre pays, ainsi enfin que le prévoient, depuis, plusieurs de nos règlements particuliers. Il conviendra donc de constater l'état hygrométrique de l'atmosphère des chantiers où doit se faire le tirage; on devra recourir aux arrosages, aux projections d'eau à l'état liquide, pulvérisée autant que possible, ou à l'état de vapeur, pour abattre la poussière la plus ténue. Nous n'avons pas besoin de dire que ce danger des poussières charbonneuses doit être combattu d'une manière constante, avec redoublement de précautions lors du tirage des coups de mines. Peu importe, d'ailleurs, la nature exacte de ce danger, sur laquelle on a discuté plus d'une fois; peu importe que les poussières puissent par elles-mêmes produire des explosions tout à fait semblables à celles du grisou, ou que le mélange d'une certaine quan-