Annales des Mines (1881, série 7, volume 10, partie administrative) [Image 87]

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COMMISSION DU GRISOU.

On remarque aussi l'absence de toute disposition relative au danger des poussières de charbon (ce n'est que dans ces dernières années qu'on s'est occupé particulièrement de ce danger en Angleterre). Enfin, on peut remarquer que, comme dans le règlement général compris dans l'acte de 1872, il n'y a aucune désignation de types au sujet des lampes de sûreté (*). enregistrés tous les jours en même temps que les indications du baromètre et du thermomètre. Dans certaines mines du Yorkshire, il est fait mention du mesurage des vitesses des courants. Des instructions précises, relatives à la tenue des plans d'aérage et au jaugeage des courants d'air, méritent assurément de figurer explicitement dans les règlements particuliers; ce sont des mesures aussi importantes, plus importantes même que plus d'une autre, sur lesquelles ces règlements contiennent des détails excessivement minutieux. La vitesse des courants, indépendamment du volume d'air, est elle-même souvent intéressante à bien noter, par exemple au point de vue de la sûreté des lampes, elle peut aussi intéresser au point de vue de l'efficacité du balayage du gaz le long des parois des ouvrages, en même temps que les dispositions prises dans ce but. (*) D'après l'enquête mentionnée dans la note précédente, un assez grand nombre de lampes de sûreté diverses sont employées en Angleterre. Dans le comté de Durbam, par exemple, certaines mines emploient particulièrement la lampe de Davy, d'autres la lampe de Davy et la lampe Clanny; la première dans les dépilages, la deuxième dans les traçages. On peut citer aussi l'emploi de la lampe Davy dans le Nortbumberland, à la mine de Cowpen, par exemple. Dans le Midland, c'est la lampe Clanny qui serait en usage d'une manière générale, et la lampe Slepbenson dans les mines très grisouteuses, la lampe de Davy étant réservée aux ingénieurs et surveillants. Dans le Yorsbire, la lampe de Davy est beaucoup employée dans certaines régions, comme Bradford, Lieds, Wakefield. La lampe Clanny l'est fréquemment dans tout le district, particulièrement dans les galeries principales; la lampe Slepbenson, dans les travaux ou dans les mines où le gaz abonde (on peut citer Barnsleys Silkstone, etc.). La lampe Mueseler a été introduite dans une douzaine do houillères. Dans quelques houillères de Sueffield on se sert de la lampe Brainbridge. Dans le sud du pays de Galles, on trouve particulièrement la lampe Davy et la lampe Clanny; la lampe Mueseler dans certaines houillères. Les diverses compagnies reconnaissent dans cette enquête : Que la lampe Davy a l'avantage de la simplicité, mais qu'elle éclaire mal et qu'elle manque de sûreté, la flamme dans les courants rapides traversant facilement le treillis ; Que la lampe Clanny éclaire bien, mais qu'elle laisse à désirer sous le rapport de la sûreté : qu'elle ne s'éteint pas dans les mélanges explosifs; qu'elle laisse passer la flamme dans les courants rapides, bien qu'elle résiste mieux que la précédente; enfin qu'elle donne lieu à des ruptures de verres; Que, dans la lampe Stephenson.la flamme ne traverse pas facilement le treillis; que celte lampe est une des meilleures sous ce rapport, et convient pour des dégagements soudains; mais qu'elle éclaire mal, que la flamme passe encore dans des courants rapides;

COMMISSION DU GRISOU.

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RÉGIME PRUSSIEN.

LOI PRUSSIENNE DU 2i JUIN 1865.

La loi prussienne du ik juin 1860, dans le § 197 du titre IX, relatif à la police des mines, arme les administrations supérieures des mines « Oberbergamt » du droit de publier pour tout ou partie de leur circonscription des ordonnances de police sur les objets désignés dans le § 196, et qui se rapportent spécialement à la sûreté des exploitations, à la sécurité de la vie et de la santé des ouvriers (*). RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX. En vertu de cette loi, des règlements généraux ont, en effet, été établis dans diverses juridictions minéralogiques : Que la lampe Mueseler éclaire bien, s'éteint facilement dans les mélanges explosifs; que le verre, par ce fait même, risque moins de se briser que dans la lampe Clanny simple; que le treillis ne laisse passer la flamme qu'à des vitesses un peu supérieures à celle pour laquelle la lampe Slepbenson est insuffisante; qu'elle n'a que l'inconvénient de s'éteindre quand on la penche, et d'être difficile à nettoyer. (*) La loi prussienne du 24 juin 186.') (volume de 1868, page 81) porte, au titre IX : § 196. L'exploilalion des mines est placée sous la surveillance de la police des autorités des mines. Celle surveillance s'étend : A la sûreté des exploitations; A la sécurité de la vie et de la santé des ouvriers; A la protection de la surface, dans l'intérêt de la sécurité des personnes et de la circulation publique; A la prolection contre les effets généralement nuisibles de l'exploitation des mines. § 197. Les administrations supérieures des mines ont le droit de publier des ordonnances de police sur les objets désignés dans le § 196, pour tout ou partie du périmètre de leur circonscription administrative. La publication de ces ordonnances se fait par la feuille officielle § 198. Lorsque dans une mine il se présente un danger sous le rapport des objets désignés au § 196, l'administration supérieure des mines doit prendre, par une décision, les mesures de police nécessaires, après avoir entendu Io concessionnaire de la mine ou son représentant. § '99. Lorsque le danger est imminent, l'employé du district doit prendre immédiatement, et même sans entendre préalablement le concessionnaire de lamine ou son représentant, les mesures de police nécessaires pour conjurer le danger, mais en avertissant en même temps l'administralion supérieure des mines.