Annales des Mines (1816, série 1, volume 1) [Image 216]

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426 VALLÉE DE FASSA. ont une cassure écailleuse, qu'elles renferment des pétrifications, et que le sommet de quelques

VALLÉE DE FASSA;

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montagnes est formé de calcaire à cassure terreuse et conchoïde, à odeur argileuse, et présentant tous les caractères du calcaire secondaire.

avec des couches de grauwacke, de grès, de silex, de hornstein , de houille, dont on ne rencontre aucune trace dans le

calcaire du Jura, lequel renferme, au contraire, des

couches nombreuses d'oolithes, d'argile et de marne, remplies de minerai de fer en grains, qui manquent entièrement dans

le calcaire des Alpes. Cependant, la vallée du Rhin, en traversant le calcaire du Jura, fait voir qu'il repose immédiatement sur le granite et le gneiss. On ne trouve d'ailleurs nulle part l'un de ces calcaires supperposé à l'autre, et la question de leur formation contemporaine, ou successive, parait à M. Ebel à-peu-près indécise.

M. de Saussure, M. André, et, depuis eux, plusieurs

autres géologues, ont pensé qu'il fallait distinguer dans le calcaire du Jura deux formations distinctes. La formation inférieure serait- elle la même que celle des deux chaînes extérieures des Alpes, malgré les différences signalées par M. Ebel, et que nous venons de rapporter? Cette opinion paraît être celle de M. Omalius-d'Halloy,, qui a inséré, dans le N°. 165 du Journal des Mines, des observations appuyées de rapprochemens ingénieux, qui tendraient même à faire conclure que le calcaire inférieur du Jura, et tout le calcaire des Alpes, doivent-étre rapportés à une seule formation générale, cOmprise dans la classe des terrains de transition. On voit combien il existe d'incertitude dans la détermination et la classification des calcaires des Alpes. Nous rappellerons, en finissant, les intéressantes observations de M. l'ingénieur en chef Brochant de Villiers sur les terrains de la Tarentaise et sur les calcaires de transition qu'ils renferment (Journal des

Mines, N°. 135) , et nous remarquerons que la première,

ou plus ancienne des formations calcaires citées par MM. Lupin

et Brocchi, présente, comme les terrains de la Tarentaise, un calcaire compacte ou grenu, à grains fins, de couleur blanche ou jaunâtre claire, renfermant des cristaux de feldspath, mais que M. Escher et M. Ebel ne font aucune mention de cette formation, puisque le calcaire qu'ils citent comme le plus ancien est mélangé de silice et d'alumine, compacte, noir ou d'un brun foncé, parsemé de nombreuses

Le calcaire inférieur repose sur une roche Grauwacke. ac,b

bréo-ée5 formée de fragmens de quartz réunis

par un ciment argileux. L'auteur la nomme grauwacke , la classe comme terrain de transi-

tion, et cependant prétend qu'elle doit se rapporter au terrain désigné en Allemagne sous le

nom de rothetodteliegend e (grès rouge), que les géologues allemands classent parmi les formations

secondaires. Les raisonnemens qu'il fait pour appuyer cette opinion pourront ne pas paraître péremptoires aux personnes qui ont étudié ces deux formations dans les pays où elles sont distinctes et étendues. Avec cette gr auwacke se rencontre un schiste

veines spathiques; indications qui ne peuvent se rapporter qu'au second calcaire de MM. Lupin et Brocchi. Le premier est-il donc si peu répandu, qu'il ait pu échapper à des observateurs aussi habiles, aux deux hommes qui paraissent connaître le mieux les Alpes de la Suisse? Ne serait-il pas plus probable qu'ils ne l'ont pas regardé comme faisant partie des chaînes calcaires des Alpes, .mais comme membre subordonné des terrains primitifs situés au-dessous? Dans ce cas, sa formation intermédiaire étant bien prouvée par M. Brochant, comme par la découverte qu'on a faite récemment de débris de corps organisés dans le marbre de Villette, le domaine des terrains de transition paraîtrait devoir s'étendre beaucoup dans les chaînes centrales des Alpes. Ce n'est probablement que par l'étude approfondie et la connaissance exacte des fossiles qui existent dans les divers

terrains calcaires, que l'on parviendra à déterminer, d'une manière positive, les différences réelles ou les rapprochemens qui doivent exister entre les trois formations citées comme de transition ou secondaires dans les Alpes, et les deux formations citées dans le Jura.

Schiste.