Annales des Mines (1816, série 1, volume 1) [Image 170]

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ALuNliriEs

DE LÀ TOLFÀ.

Mais il faut observer que cette masse n'est pas entièrement formée de mine nouvellement extraite; l'extérieur se compose en partie de morceaux qui ont déjà été grillés imparfaitement ; et même pour la pierre qui provient de la Castellina et de Larrore , .on a l'habitude de faire une enveloppe de pierre de Luomo morto. Dans chaque fourneau on établit au bas cône quatre à cinq petits contre-forts cil blocs de lave granitoïde simplement superposés, et

cône de pierre alumineuse un paravent fait- en planches, qui est haut d'environ , et large de ,-3o .; il est soutenu dans une position presque verticale par un bâton incliné comme ceux

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appuyant contre la masse à griller. Cinq ouvriers font en quatre à cinq heures le travail qui vient d'être décrit ; on remplit ensuite le fourneau de

morceaux de bois de 2 mètres environ de hau-

teur , et dont le diamètre est de 2 à 3 déci-

mètres. On les pose debout et on laisse le moins de vides possibles. Deux heures avant la nuit on y met le feu ; la flamme ne s'élève que peu, et sa première impression n'a d'autre effet que de chasser l'humidité de la pierre; mais après quelque temps on commence à sentir l'acide sulfu-

reux, et bientôt il se dégagé en torrens. La

chaleur augmentant, la pierre rougit faiblement d'abord ; mais on ajoute du bois dans le foyer, c'est ce qu'on appelle la rinforzatura , et la masse entière devient bientôt d'un rouge cerise un peu foncé. On maintient cet état pendant une heure ou cinq quarts d'heure ; après ce temps écoulé, les vapeurs d'acide sulfureux sont peu abondantes : on retire alors du fourneau les tisons non carbonisés., et l'on jette de la terre sur la braise pour l'éteindre. On l'emploie ensuite pour la forge. Lorsque le . vent est violent , on en garantit en partie les fourneau, en mettant devant le

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qu'emploient les tailleurs de pierre ; quelques-uns de ceux dont onfait usage à la Tolfa , sont portés

sur un train, pour être plus facilement changés de place; ils sont soutenus au-dessus des roues, parallèleMent au timon, par plusieurs pièces de bois superposées sur l'essieu et fixées avec elles au reste du train. Lorsque l'on veut mettre en place cette espèce de paravent, il suffit de lever le timon verticalement, c'est-à-dire jusqu'à ce que le bas des planches touche à terre. 11 reste fixe dans cette position. Si pendant le grillage le courant d'air est trop violent, on bouche une portion de la porte du fourneau avec des pierres ; mais cela n'a lieu ordinairement que lorsque le feu est en grande activité, parce que l'on a la persnasion que la fumée ne doit pas toucher la pierre alumineuse. Un grillage dure ordinairement cinq heures à cinq heures et demie ; cinq ouvriers stil-veillent

ce travail : l'un d'eux, nominé cappatore, détermine le moment où il faut arrêter le feu.

La consommation du bois pour un fourneau est d'environ 9,000 livres romaines, poids sottile, ce qui correspond à-peu-près à 3,000 kilogr. ou 6o quintaux. Un quintal de bois grille par consé-

quent 3 quintaux de mine. La pierre est bien cuite, au dire des ouvriers, quand elle est très-blanche, poreuse et feuilletée , sans pourtant se briser très - facilement. Dans cet état elle ne donne sur la langue aucune'

Planch. V, figure 2.