Annales des Mines (1816, série 1, volume 1) [Image 154]

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GRANULATIC

CRANULAT ION DU PLOMB.

DU PLOMB.

vers de passoires appropriées dans des vases remplis d'eau. Dans la première méthode, la plus ancienne et la plus généralement employée, on fait tomber le plomb fondu dans l'eau d'une

médiocre hauteur, soit pour le petit plomb,

soit pour le gros ; d'après la seconde méthode, on fait tomber le plomb dans l'eau d'une trèsgrande hauteur, lorsque l'on veut obtenir des gros grains et bien ronds. Nous allons faire connaître en détail le premier de ces deux moyens, d'après le procédé décrit avec beaucoup de soins par M. Sautel ,

qui l'a employé en grand avec beaucoup de succès à l'école pratique des mines située à

Moutiers en Savoie (faisant alors partie du département du Mont-Blanc ), en se servant soit des plombs purs, soit des plombs aigres, anti. momés, provenant de la mine voisine de Pesey. S.

F. De la pre'paration du plomb.

On fond le plomb dans un vase de fonte de fer, d'une grandeur capable d'en contenir environ 250 kilogrammes ( 5oo livres poids de marc ), on recouvre le plomb de charbon, et

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Si c'est du plomb pur que l'on veuille gra-

nuler, après avoir enlevé le charbon on se

contente de l'écumer avec une passoire percée, et on recouvre le bain aussi également que possible, de 612 grammes i( une livre et un

quart) d'arsenic sulfuré jaune ou rouge, pul- verisé; bientôt on voit ce métal entrer en fusion, se liquéfier et s'enflammer ; à ce dernier signe on brasse le plomb avec une forte spatule de fer, assez vite pour empêcher l'entière combustion de l'arsenic sulfuré : si elle avait lieu , ce métal serait volatilisé, et il faudrait y en ajouter (1). Après cette opération, le bain reste tout cou-

vert d'une marte, qu'il faut briser et réduire en poudre en la froissant contre la paroi intérieure de la chaudière avec la spatule, avant

qu'elle soit trop durcie par le refroidissement. Aussitôt après on recouvre de charbon allumé Je bain et ces mêmes mattes brisées qui nagent dessus, afin de maintenir le plomb dans une

assez haute température, et le préserver de l'oxidation. Si le plomb est antimonié, dans la propor-

la chaudière, jusqu'à ce que le charbon mis

tion de cinq pour cent ( ainsi que le donnent les crasses des plombs de Pesey ), il faut y

dessus s'allume de lui-même.

pur (2), pour l'amener à la proportion de trois

on le chauffe avec du bois que l'on met dessous

Le fourneau qui a paru le phis commode

et le plus économique à M. -est le fourneau carré ,atimilieu duquelSautel' est fixée la chaudière qui ne porte que sur quatre angles de la

maçonnerie, de manière qu'il reste un vide en dessous pour recevoir le bois, et quatre ouvertures le long de la chaudière pour le passage de la flamme et de la fumée.

ajouter à peu-près les deux cinquièmes de plomb

(l) Il paraît, d'après cet exposé, qu'il se brûle une quantité notable de l'arsenic; il faudrait donc, au lieu d'attendre qu'il 's'enflamme de luimême, brasser le bain aussitôt que l'arsenic se liquéfie. (Note du Rédacteur.)

(2) M. Saute' a- mis les deux cinquièmes; il semble qu'il faut, d'après les bases qu'il a posées, deux tiers. Le poids pri-