Annales des Mines (1869, série 6, volume 8, partie administrative) [Image 7]

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LOIS,

DÉCRETS

ET ARRÊTÉS SUR

distribuées gratuitement à m éducateurs des Hautes et BassesAlpes, à condition qu'ils élèveraient exclusivement cette sorte de graine, afin de l'éloigner de toute contagion. Le rendement moyen a été de Zi5 kilogrammes de cocons par once de 25 grammes. Avant l'apparition du fléau, les bons rendements étaient de ^5 kilogrammes. Même résultat dans les Pyrénées-Orientales, dans les Hautes et Basses-Alpes, dans le Var, dans les Alpes-Mritimes, dans le Vaucluse et dans l'Hérault. Si ces premiers faits trouvent leur confirmation dans les nouvelles expériences qui seront entreprises, les sériciculteurs, au lieu d'expédier au Japon l'argent de la France, auront intérêt à faire élever de la graine pure dans nos départements de petite production. ' La nécessité de vulgariser l'usage du microscope dans les départements sôricicoles et l'exemple donné précédemment par le gouvernement ont déterminé les conseils généraux du Gard et deVaucluse à voter des allocations pour l'achat d'un certain nombre de ces instruments destinés à être prêtés aux associations agricoles, aux instituteurs ou aux particuliers. Des hommes de bonne volonté se sont chargés de faire aux instituteurs des conférences spéciales sur l'emploi de cet instrument, afin d'en vulgariser l'usage et de rendre fructueuses les observations auxquelles ils se livreraient. En outre, il était utile de procurer, comme antérieurement, aux sériciculteurs, les conseils d'hommes spéciaux. A cet effet, on a continué de confier des missions à deux sériciculteurs distingués. Comme il importe de procurer aux éducateurs tous les moyens possibles de s'éclairer, le gouvernement vient de livrer à la publicité la traduction, due à l'un de nos savants orientalistes, d'un Traité de l'éducation des vers à soie au Japon, écrit en langue j'aponaise. Le ministère de l'agriculture a encore institué, en i86S, comme il l'avait déjà fait en S6 , des primes dans A3 départements, à 1 7 l'effet d'y encourager les petites éducations de vers à soie. Une somme de 28.600 francs a été consacrée à cette destination. Les primes de 1867 n'avaient pu être entièrement décernées à cause de la précocité de l'année. Celles qui avaient été accordées ne devaient l'être qu'en deux fois, la seconde moitié ne pouvant être délivrée qu'après constatation des résultats obtenus avec les graines primées. Il y a eu lieu d'accorder la seconde moitié de cette prime dans la plupart des départements. L'enquête oe 1867 laissait entrevoir une augmentation d'intensité de la maladie et même son extension aux localités qui, jus-

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qu'alors, étaient restées sauves. Les pertes des éducateurs s'élevaient à la moitié, aux deux tiers, aux trois quarts, aux quatre cinquièmes, quelquefois même aux quatre-vingt-quinze centièmes. Cette même enquête a établi que les graines du Japon donnent un excellent rendement la première année de l'importation, mais que la seconde année, cette graine reproduite ne donne plus que des résultats ordinaires ou même médiocres. Quant à la reproduction totale des cocons, elle a été évaluée à i6.ii3Q.a58 kilogrammes pour 1866, et à 15.091.767 pour 1867, ce qui, au prix moyen de 8 francs le kilogramme, donne une valeur approximative de i5i.43o.ooo francs en 1866, et de 107.134.000 fr. en 1867. En i863, avant l'épidémie, la récolte était de 26 millions de kilogrammes, soit, au prix moyen de 6 francs le kilogramme, i56 millions dé francs. En résumé, l'enquête de 1867 présentait la situation comme s'aggravant. Elle signalait le découragement d'un grand nombre d'éducateurs et la diminution des cultures de mûriers; elle montrait l'industrie des étoffes atteinte à l'égal de celle de l'élevage des vers, l'ouvrier des villes frappé aussi cruellement que le paysan, et son salaire s'abaissant de 10 ou 12 francs à i'.5o ou 2 francs, les cours devaient être maintenus à des prix modérés sous peine devoir décroître la consommation; l'enquête constatait enfin la désertion d'un grand nombre de sériciculteurs ainsi que d'ouvriers appliqués aux étoffes de soie. Heureusement, les recherches fructueuses de M. Pasteur et les efforts considérables d'éducateurs distingués sont venus rendre des espérances à l'industrie de l'élevage des vers à soie, et l'enquête de 1868, dont les résultats ne sont point encore entièrement connus, permet de constater au moins le statu quo de la crise et peutêtre de signaler une phase d'amélioration dans les conditions de la production. En 1867, le gouvernement a fait connaître l'étendue des sacrifices accomplis par la charité publique en faveur des inondés de 1866. L'élan imprimé ne s'est point arrêté, et de nouveaux versements effectués cette année ont porté le chiffre total de la souscription à 5.877.oo9f,66. Quelques erreurs ou omissions faites par les commissions locales ont été redressées, et les victimes du fléau ont pu recevoir une indemnité égale à celle qu'avaient obtenue les personnes comprises dans les premiers états. Ces souscriptions, après tous les payements faits, ont laissé un reliquat peu considérable, qui sera versé à la caisse des dépôts et