Annales des Mines (1866, série 6, volume 5, partie administrative) [Image 19]

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la longueur des cours d'eau réellement navigables doit être réduite à 7.000 kilomètres environ. Les rivières ont été, pendant de longues années, abandonnées à leur état naturel, et la navigation y est restée subordonnée à toutes les vicissitudes des circonstances atmosphériques. Ce n'est

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SUR LES MINES.

LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

Sur la basse Seine, entre Paris et Rouen, une navigation constante est établie entre Rouen et l'embouchure du canal SaintDenis, à la Briche; mais il existe encore, entre la Briche et Paris, une lacune très-regrettable pour les bateaux qui viennent opérer leur déchargement sur les ports intérieurs de la ville. Cette lacune

qu'exceptionnellement que des barrages éclusés ou de simples per-

va être comblée par la construction du barrage éclusé de Su-

tuis, établis sur quelques rivières secondaires, y avaient facilité la

resnes, qui a été mis récemment en adjudication, et dont les tra-

circulation des bateaux ; aucune amélioration sérieuse n'avait été

vaux seront entrepris activement dans la campagne prochaine. La

tentée dans la vue de régulariser le régime de nos principaux cours

navigation de la basse Seine appelle encore une autre amélioration,

d'eau et d'assurer à la navigation un mouillage normal et constant. Ce n'est que dans ces dernières années, et notamment depuis

que rendent nécessaire les besoins croissants du commerce ec de l'industrie; cette amélioration consiste à assurer aux bateaux un tirant d'eau de 2 mètres, pour leur permettre de passer des ca-

i855, que des procédés, dont l'efficacité est aujourd'hui sanc-

naux du Nord sur la Seine, sans être astreints à un transbordement.

tionnée par l'expérience, ont été imaginés pour l'amélioration sys-

Déjà ce résultat est obtenu entre l'Oise et la Briche, mais il s'agit

tématique de la navigation fluviale. Ces procédés consistent, pour les rivières à faible étiage, dans la construction de barrages mobiles, avec écluses, et pour les fleuves

de l'étendre jusqu'à Rouen, et des études complètes ont été faites dans ce but. Les travaux seront entrepris dès que la situation des crédits le permettra.

à grand volume d'eau, dans la création d'un chenal navigable, à l'aide

Sur le Rhône, entre Lyon et Arles, on a continué à appliquer le

de digues longitudinales submersibles qui concentrent les eaux

système de barrages submersibles qui a obtenu sur ce fleuve un

dans un bras unique. Ce double système a été appliqué successivement à tous nos

succès complet; les travaux, dirigés avec soin et exécutés suivant leur degré d'urgence, font disparaître successivement les passages

grands fleuves, et le montant total des dépenses effectuées depuis

les plus dangereux pour la batellerie. Ce genre d'ouvrages, con-

i835 jusqu'à ce jour ne s'élève pas à moins de 2i5 millions.

tinué avec persévérance pendant quelques années encore, aura

Néanmoins cette œuvre importante n'est pas encore arrivée à son terme, et l'Administration la poursuit avec toute l'activité que comportent les crédits dont elle peut disposer.

définitivement résolu le problème si difficile de l'amélioration de la navigation du Rhône. Le canal maritime de Saint-Louis, destiné à substituer aux em-

Dans le cours de la dernière campagne, elle s'est surtout appli-

bouchures du Rhône une voie toujours accessible aux navires et

quée à terminer les ouvrages dont la construction était le plus

d'un parcours facile, a reçu, dans le commencement de la cam-

avancée et qui présentaient le plus haut degré d'utilité.

pagne, une vive impulsion ; mais les travaux ont été malheureu-

Ainsi, l'on a obtenu un important résultat par l'achèvement de

sement ralentis dans les derniers mois par l'épidémie qui a sévi

la canalisation de la Marne, qui complète la grande ligne navigable

parmi les ouvriers. Ils seront repris avec activité dans la campagne prochaine.

de Paris à Strasbourg. Il reste sans doute à y exécuter quelques travaux complémentaires pour améliorer le halage, pour faire

Sur la Saône, la destruction du banc de rochers qui régnait sous

disparaître quelques hauts-fonds et rectifier diverses parties du

le pont de Nemours à Lyon avait, en abaissant le plan d'eau, apporté

chenal; mais, dès à présent, la voie est ouverte, et une navigation

de graves obstacles à la navigation au passage de Collonges. Le

régulière pourra s'y établir au début de la campagne prochaine.

barrage éclusé de l'île Barbe, approuvé à la suite d'une longue in-

Sur la haute Seine, entre Paris et Montereau, on a obtenu un ré-

struction, fera disparaître ces obstacles, et formera une première

sultat semblable; on a poussé d'ailleurs aussi activement que pos-

retenue, qui sera complétée par l'établissement de quaïre autres barrages éclusés entre Lyon et Châlon.

sible les travaux de canalisation de l'Yonne entre Montereau et l'embouchure du canal de Bourgogne, et l'on complétera ainsi la ligne navigable de Paris à Lyon. Ce but sera atteint dans le courant de la campagne de 1867.

Enfin on a continué les travaux d'amélioration de plusieurs rivières moins importantes, telles que la Sarthe, la Mayenne, le Lot, la Vire, ainsi que les travaux d'endiguement du Var. DÉCRETS.

1866.

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