Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 19]

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SUR LOIS,

DÉCRETS

ET

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LES MIMES.

ARRÊTÉS

Enfin, le bassin houiller de Graissessac, sous l'influence du chemin de fer qui le relie à Béziers et par suite à Cette et au littoral de la Méditerranée, a vu s'élever dans une notable proportion le chiffre de son extraction; en 1860, cette extraction n'a pas dépassé 69.4,000 quintaux; en 1861, elle a atteint i,o3o,ooo quintaux, et en 1862, 1,171,000 quintaux, c'est-à- dire qu'elle a presque doublé dans l'espace de trois années. On peut donc dire sans hésitation que les mesures adoptées en principe par le Gouvernement pour faciliter sur tous les points du territoire l'apport du combustible minéral, ont reçu en très-grande partie leur exécution, et que déjà de très-importants résultats ont été réalisés. Il suffira, pour le démontrer, de dire que, malgré les déplorables événements d'Amérique et le contre-coup inévitable que ces événements ont eu en Europe, la production houillère de la France n'a pas cessé de s'accroître. En 1859, cette production n'atteignait pas 5 millions de quintaux métriques; en 1860, elle a été de 80.091.68/1 7 quintaux; en 1861, elle s'est élevée à 8U millions de quintaux, et enfin, en 1862, elle paraît avoir atteint le chiffre de 9/1 millions de quintaux métriques. Ce qui est, d'ailleurs, en même temps très-digne de remarque, c'est que l'accroissement de la production n'a pas fait baisser sensiblement les prix, et que le prix du quintal métrique, sur le carreau de la mine, qui était de i'.2o en 1860 et de i'.2i en 1861, est, en 18G2, de i'.i8, c'est-à-dire est resté stationnaire ; la consommation semblerait donc avoir marché encore plus vite que la production. Le résultat du travail des usines à fer, pendant l'année 1862, n'est pas moins remarquable que celui de l'exploitation des mines de houille. Dans le cours de cette année, il a été produit, tant en fonte brute pour affinage ou pour moulage de deuxième fusion qu'en fonte de moulage de première fusion, 2.85o.ooo quintaux métriques, valant /18.730.000 francs, et 7.680.000 quintaux métriques de fonte au coke seule ou mélangé de combustible végétal, valant 86.ftoo.ooo francs, soit en tout io.55o.ooo quintaux métriques d'une valeur de i35.i3o.ooo francs. En 1861, la quantité de fonte fabriquée au charbon de bois avait été de 2.980.000 quintaux métriques, c'est-à-dire d'environ i3o.ooo quintaux déplus qu'en 1862, mais, par contre, la quantité fabriquée au coke seul, ou avec le mélange des deux combustibles, n'était que.de 5.900.000 quintaux métriques, tandis qu'en 1862 elle

s'est élevée comme on l'a vu à 7.680.000 quintaux donnant une augmentation sur 1861 de près de 1.800.000 quintaux, et une augmentation totale pour les deux espèces de fonte réunies de i.65o.ooo quintaux. Si l'on compare d'ailleurs la production totale de 1862, io.53o.ooo quintaux métriques, avec celle de l'année i859 qui a précédé le traité de commerce, on trouve qu'en i85g, la quantité totale de fonte produite a été de 8.56I.52Û quintaux métriques, c'est-à-dire inférieure d'un quart environ à la quantité produite en 1862, et, en même temps, il a été importé en 1862, d'Angleterre en France, une quantité de fonte brute qu'on peut évaluer à près de 1.600.000 quintaux ; il y a donc eu tout à la fois, depuis le traité de commerce, développement dans la production et dans la consommation, par suite avantage réalisé au point de vue du travail national et au point de vue du consommateur. Pour les fers, les renseignements recueillis jusqu'à ce jour conduisent à des résultats qui ne sont pas moins favorables. En 1862, il a été fabriqué 711.000 quintaux métriques de fer au charbon de bois valant 29,870.000 francs, et 29/1.000 quintaux métriques aux deux combustibles mélangés, valant 10.100.000 francs; en 1861, la quantité fabriquée au charbon de bois avait été de 766.000 quintaux métriques, et la quantité fabriquée aux deux combustibles de 52Û.000 quintaux métriques; il y a donc eu réduction de 85.ooo quintaux dans ces deux natures de produits calculés en bloc, de 1862 sur 1861 ; mais, d'un autre côté, la quantité fabriquée à la houille en 1862 s'est élevée au moins à 6 millions de quintaux métriques valant iZi3.110.000 francs, tandis qu'en 1861 on n'avait obtenu quei.657.000 quintaux métriques valant n5 millions de francs seulement, c'est-à-dire qu'en 1862 la production du fer à la houille a dépassé celle de 1861 de i.363.ooo quintaux métriques, et qu'en somme, en réunissant les diverses natures de produits, la production de 1862 a été supérieure à celle de 1861 d'une quantité de 1.278.000 quintaux réalisant une valeur en excédant de 26.380.000 francs. Si maintenant on compare 1862 à i85g, on arrive aux résultats suivants : en i85g, la quantité de fer produite au charbon de bois a été de 906.544 quintaux métriques, la quantité produite aux deux combustibles mélangés a été de 16g. 354 quintaux métriques; enfin la quantité produite à la houille a été de â. iaS.iïi quintaux métriques. La production totale a donc été de 5.200.992. On a vu qu'en 1862 la production au charbon de bois a été de 711.000 quintaux métriques, c'est-à-dire qu'elle est inférieure de DÉCRETS,

i863.

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