Annales des Mines (1852, série 5, volume 1, partie administrative) [Image 110]

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CIRCULAIRES.

CIIiCULAipS ET INSTRUCTIONS ADRESSÉES

A MM. LES PRÉFETS, A MM. LES INGÉNIEURS DES MINES, ETC.

SEPTEMBRE

ET

OCTOBRE 1852.

A M. le préfet d Paris , le 2 septembre !852.

Monsieur le préfet, lorsque, par sa circulaire du îZt avril pourra7édac"ion »85a f i), mon prédécesseur a appelé l'attention de MM. les ingémeul s géoîo'^i'ues ' des mines sur l'œuvre importante des cartes géologiques agronomiques, agronomiques, il avait, ainsi qu'il le dit lui-même, évité à dessein de leur tracer un programme complet et détaillé des reherches auxquelles ils auraient à se livrer. Il voulait leur réserver à eux-mêmes l'initiative de ce programme, dans la pensée qu'ils se pénétreraient mieux de l'utilité de l'opération, et qu'ils pourraient d'ailleurs, à l'aide de la liberté d'action qui leur était laissée, mieux coordonner l'ordre de leurs travaux avec la nature et le degré d'importance des faits qu'ils auraient à étudier. Cette latitude, qui, au point de vue que je viens d'indiquer, avait de véritables avantages , a, dans l'application, présenté certains inconvénients. A côté de travaux intéressants, j'ai remarqué, dans la plupart des programmes proposés par MM. les ingénieurs, de l'incertitude sur les mesures les plus propres à réaliser le projet que l'administration a conçu dans l'intérêt de l'agriculture; j'y ai observé aussi des divergences d'opinion qui pourraient nuire à l'ensemble de l'opération. 11 m'a paru dès lors que, pour assurer le succès de cette opération, l'administration devait non plus se borner à indiquer la voie, mais en tracer la direction d'une manière générale et l'éclairer au moyen de quelques jalons qui rendissent plus difficile de s'égarer. Envoi

(1) Annalet des mines, 5* série, tome I, partie administrative, p. 48.

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Dans cette pensée, j'ai demande aux deux éminents ingénieurs auteurs de la carte géologique de la France de vouloir bien rédiger un programme général des recherches que MM. les ingénieurs auraient à faire pour l'exécution des cartes agronomiques. Ges ingénieurs se sont acquittés, avec leur sagacité et leur dévouement accoutumés, de la tâche difficile qu'ils avaient à remplir, et ils viennent de m'adresser, non pas un programme exact et rigoureux, ce qui eût été, comme ils le font remarquer très-justement eux-mêmes, absolument impossible pour un travail où tout est nouveau, mais une série d'observations propres à établir les relations générales qui existent entre la nature du sol et les produits de l'agriculture. Ces observations, dont j'ai pris connaissance attentive, me paraissent devoir former un excellent guide pour MM. les ingénieurs dans la carrière nouvelle qui leur est ouverte. Comme le disent MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont dans la lettre qu'ils m'ont écrite en me les transmettant, « elles sont suffisantes pour » faire ressortir l'importance du nouveau service confié aux » ingénieurs des mines ; elles posent en outre les règles com» munes à toutes les cartes agronomiques, et laissent cepen» dant aux ingénieurs qui seront chargés de leur exécution » l'initiative qui est indispensable; l'intelligence de chacun » d'eux, l'esprit inventif de quelques-uns, les études qu'ils » seront conduits à entreprendre, leur indiqueront mieux » que ne le pourrait faire aucun programme arrêté à l'avance, » les divisions qu'ils devront adopter et les moyens graphiques » propres à les représenter. » Dans quelques années, quand plusieurs des cartes agrono» mlques présenteront déjà un certain degré d'avancement, » leur comparaison fournira des règles précises que l'on pour» rait appliquer alors à une carte agronomique de la France ; » on pourrait peut-être alors y tracer des lignes de culture » analogues, comme on détermine des lignes isothermes ; peutn être pourrait-on y indiquer également la marche progressive » des amendements, ainsi que l'égalité ou les différences de » prix de revient, en ayant égard à la main-d'œuvre, à la plus « ou moins grande facilité des transports, et aux autres con» ditions qui influent sur le produit d'un hectare de terre. » Ces considérations, monsieur le préfet, me paraissent résumer aussi heureusement que possible les résultats que le pays est en droit d'attendre de l'exécution des cartes agrono-