Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 185]

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ticulier, que les proportions d'hélium y sont relativement importantes. Or nous connaissons la parenté de ce gaz avec les substances radioactives, et il y avait lieu, par suite, d'étudier la radioactivité des grisous et des charbons grisouteux d'où ils étaient issus. Nous avons donc recherché : dans les premiers, l'émanation du radium, et, dans les seconds, le radium et le thorium. Si la détermination de l'émanation du radium est relativement simple, il n'en est pas de même de celle des traces de radium et surtout de thorium, et nous jugeons utile de faire connaître en détail les procédés que nous avons suivis. Le présent chapitre comprendra, de la sorte, deux parties distinctes. Nous exposerons d'abord la technique de la détermination de l'azote et des gaz rares dans les grisous ; ensuite nous décrirons celle que nous avons suivie pour étudier la radioactivité des grisous et de la houille.

r. —

DÉTERMINATION DE L'AZOTE ET DES GAZ RARES DANS LES GRISOUS

Différents expérimentateurs, avant ou après nous, ont examiné l'azote brut (azote + gaz rares) de grisous ou de mélanges gazeux naturels analogues, c'est-à-dire riches, comme les grisous, en gaz combustibles. Nous devons remarquer, toutefois, que l'étude qui fait l'objet de ce mémoire est de beaucoup la plus approfondie. Les modes opératoires adoptés par les auteurs ont d'ailleurs été assez divers. Th. Schlcesing fils (*) éliminait la partie combustible des grisous en chauffant le gaz, au rouge, avec de l'oxyde de cuivre, et séparant ensuite le gaz carbonique et l'eau formés par les absorbants usuels ; il fixait l'azote du ré(*) Annales des Mines, livraison de janvier 1897.

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sidu par le magnésium au rouge, et il étudiait au spectroscope le gaz finalement obtenu (gaz rares). Nasini, Anderlini et Salvadori(*), pour l'étude du gaz de Porretta, ont mis en œuvre, tantôt la méthode de combustion par l'oxyde de cuivre, tantôt la méthode d'explosion avec l'oxygène par l'étincelle. On absorbait ensuite l'azote par le magnésium, et le résidu final était examiné au spectroscope. Dans leurs intéressantes recherches sur de nombreux gaz naturels des États-Unis d'Amérique, Hamilton P. Cady et David F. Mac Farland (**) éliminaient les hydrocarbures en refroidissant le mélange à la température de l'air liquide ( — 185°), qui condensait en même temps les moins volatils "des autres gaz. Le résidu gazeux était ensuite traité, suivant la méthode de Sir James Devvar (***) , par le charbon de noix de coco refroidi à la température de l'air liquide. Les auteurs constataient ainsi l'absorption de tous les gaz, sauf l'hélium, qu'ils caractérisaient par son spectre et dont ils mesuraient le volume. Cette même technique a été adoptée par Emerieh Czakô (****), qui a aussi publié, tout récemment, de fort intéressantes études sur quelques gaz naturels. Voiler et Walter (*****), dans leur travail sur le gaz de "Neuengamme, utilisaient, pour la séparation des gaz combustibles, l'explosion avec de l'oxygène électroly tique. Le résidu azoté était directement introduit dans un tube de Geissler à électrodes de magnésium; le métal fixait l'azote sous l'action de la décharge, et on examinait ensuite le spectre du gaz non absorbé (******). (*) Gaz.chim. Mol., XXVI II (1898), p. 111. (**) Journ. Americ. ('hem. Soc, XXIX (nov. 1907), p. 1S23. (***) Annal. Chim. Phys., [8], 111 (1904), 5. {****)Zeit$chr. f. anorgan. Chem., LXXX1I (1913), p. 249. (**♦**) Jahrb. d. Hamburg Wiss. Anlalten, XXVUI (1910), Heft 5. (***"*) Nous ne pouvons que rappeler ici, pour mémoire, entre autres procédés analytiques pour le dosage de la partie combustible du grisou,