Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 20]

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NOTE SUR UNE MISSION EN WESTPHALIE

voie de fond à l'étage de 535 mètres et à environ 800 mètres au nord du puits, alors que la mine était en période d'aménagement. Les eaux proviennent du niveau aquifère par une cassure mettant le houiller en communication avec les marnes du cénomanien ; la venue a été très soudaine et a atteint au début 16 mètres cubes par minute. La fosse est restée noyée pendant plus de trois ans. On a épuisé d'abord au moyen de bâches d'une capacité de 14 mètres cubes; mais, avec l'abaissement du niveau de l'eau, ce moyen d'épuisement est devenu insuffisant, et on a dû recourir à des installations de pompes : 1° Au niveau de 364 mètres, 5 pompes électriques de 1.200 chevaux refoulant au jour; 2° Au niveau de 533 mètres, 3 pompes électriques d'un débit de 9 mètres cubes chacune à la minute refoulant à 364; 3° Du niveau d'extraction 610 au niveau de 533, 4 pompes Mammouth. Actuellement on procède aux installations définitives d'épuisement en vue de l'exploitation ultérieure : elles comportent 5 pompes d'un débit de 6 m3 ,5 chacune, établies au niveau de 610 mètres et refoulant directement au jour. Nous avons visité différents chantiers de relèvement de travers-bancs on de galeries en veine. Certains travers-bancs creusés en grès, dans des terrains bien réglés et qui n'avaient pas exigé de soutènement, ont été retrouvés en bon état après le dénoyage ; mais, en général, dans les régions moins régulières et dans les terrains moins compacts, les dégâts ont été considérables : les galeries sont venues pleines et des cloches de plusieurs mètres de hauteur se sont formées au toit des galeries par suite des éboulements.

NOTE

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SUR UNE MISSION EN WESTPHALIE

Pour le relèvement des galeries éboulées, on procède de la manière suivante. On se protège à front contre les éboulements au moyen de rails en fer affûtés à leur extrémité que l'on chasse à coups de masse au-dessus des derniers cadres du boisage. Pour le garnissage des cloches, on se sert non pas de fagots, mais de paquets de tourbe. Ces paquets sont préparés sous forme de cubes de 60 centimètres de côté, maintenus par des lattes et des fils de fer; ils pèsent environ 40 kilos. On dispose des planches sur le boisage, puis une garniture de gros cailloux plats, et l'on remplit toute la partie supérieure de la cloche au moyen de paquets de tourbe. Les avancements en galeries éboulées sont très lents, et tombent à 20 mètres par mois dans les parties difficiles (avec le travail à trois postes). D'après les renseignements qui nous ont été donnés, le relèvement d'une galerie complètement éboulée n'est pas loin d'être aussi onéreux que le creusement d'une nouvelle galerie. D'après l'avis des ingénieurs de la mine do Waltrop, le procédé le plus pratique pour le dénoyage d'une mine dans de semblables conditions consiste à épuiser par bâches avec des caisses à eau d'une capacité au plus égale à 6 mètres cubes; on ne saurait trop insister, en pareil cas, sur la nécessité d'une surveillance toute spéciale des câbles employés pour l'épuisement par bâches et surtout sur les précautions à prendre pour que l'enroulement du câble plat sur la bobine se fasse aussi régulièrement que possible lors de la première cordée.

VISITE DU SIÈGE LOTHRINGEN I-II.

Le siège Lothringen I-II, qui appartient à la Gewerkschaft Lothringen, est situé à Gerthe, à 6 kilomètres environ de Bochum. Une explosion de grisou s'est produite à Tome V, 1914.

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