Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 79]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. HENRI JACOB

appelé à la résidence d'Alger, le 31 août 1895. Assurant, depuis le 1" septembre 1897, le service de l'arrondissement constitué par la Colonie (*), il fut promu ingénieur en chef le I e janvier 1898. Le 1 er mars 1911, il était chargé des fonctions d'inspecteur général et obtint ce titre le l' r octobre suivant. M. Jacob avait, naturellement, été attaché, comme ingénieur ordinaire, au contrôle de l'exploitation technique des chemins de fer algériens ; puis il était devenu le chef de ce service et l'était resté jusqu'au 1 er décembre dernier. Il avait cessé de remplir ces fonctions, parce que M. Te gouverneur général l'avait désigné pour présider, à dater du 1" novembre, le conseil du réseau de l'État. Depuis 1901, il était directeur delà carte géologique de l'Algérie et avait été nommé chevalier de la Légion d'honneur par décret du 25 juillet 1896. Si les dates et les faits qui viennent d'être rappelés marquent les étapes d'une carrière toute simple, toute régulière et que, d'ailleurs, M. Jacob* n'eût pas voulu différente, elles font mal connaître l'œuvre accomplie et les services rendus dont je désire dire quelques mots. Pendant l'organisation de la conquête, la principale mission des ingénieurs des mines fut d'explorer la colonie : ils en étudièrent la constitution géologique et commencèrent à dresser l'inventaire de ses richesses minérales; les noms de Fournel, de Ville, de.Tissot et de Pouyanne resteront attachés à ce travail du début qui, au moins en ce qui concerne le Tell, était déjà très avancé quand M. Jacob arriva en Algérie. Pourtant il n'est pas douteux que ce dernier, au cours (*) Depuis le 1" mars 1884, l'Algérie formait un seul arrondissement minéralogique, partagé d'abord en quatre sous-arrondissements, puis en trois, à compter du 31 août 1895, et de nouveau en quatre à partir du 12 janvier 1912.

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de ses fréquentes tournées, recueillit encore de nombreuses données nouvelles : il s'est borné à établir la carte géologique au 1/50.000 des environs de Constantine et à publier, dans les Annales des Mi?xes, une courte note sur les gisements de phosphate de chaux du plateau de Chéria (*) ; mais on trouve, dans ses rapports, des renseignements précieux et l'éclaircissement de plus d'un point resté obscur de la géologie algérienne. En outre il convient de mentionner la contribution importante qu'il apporta à la connaissance des régions sahariennes : sur la demande du général Détrie, il fut chargé de rechercher, dans la direction du Gourara, une ligne bien jalonnée de points d'eaux. Le voyage s'accomplit du 11 novembre 1892 au 7 février 1893 et ne fut pas exempt de tout danger (**) ; sa première partie au delà de Géryville comporta la traversée des monts des Ksours pour aboutir à' l'Oued-Namous, qui fut descendu durant trois jours, puis remonté; une longue course à travers la hamada permit d'atteindre à Hassi-Ouchen le grand Erg occidental dont la limite Nord fut longée jusqu'à ElOoléah; le retour s'effectua par Ghardaïa, Ouargla et Biskra ; le chemin parcouru ne représente pas moins de 2.000 kilomètres ; les nombreuses observations faites par M. Jacob ont été consignées dans des rapports restés inédits, que toutefois ont pu lire les géologues qui se sont occupés du Sahara, et en particulier M. G.-B.-M. Flamand. Mais ces études scientifiques n'ont tenu qu'une faible place dans la carrière de M. Jacob dont l'activité s'est dépensée tout autrement. (*) Annales des Mines, livraison de septembre 1893. M. Jacob a, en outre, fait paraître, dans le même recueil, en juillet 1892, une note sur la rupture du câble du plan incliné de l'usine Lavie à Constantine et, en mars 1903, une autre note sur la chaudière de locomotive à tubes d eau construite par M. Robert, ingénieur en chef des chemins de fer algériens de la (?• P.-L.-M. (**) A la suite de cette mission, M.Jacob re-çut la médaille coloniale.