Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 99]

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EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIERES DE HOUILLE

puis elle s'accroît au cours de l'essai pour atteindre 12, 14 et même 16 mètres par seconde. Cette augmentation progressive de la vitesse paraît due, d'une part au rayonnement de chaleur que produisent les premières flammes en s 'épanouissant, d'autre part à l'amplification des remous par le fait même de la combustion ; pour des densités de nuage supérieures à 1.200 grammes, la vitesse de combustion semble décroître ; nous avons obtenu pour une densitéde 1.935 grammes une vitesse inférieure à 7 mètres par seconde. Ce dispositif d'essai ne nous permet pas de mesurer des vitesses inférieures à 7 mètres par seconde. En effet, pour obtenir de bons entraînements des poussières, nous sommes conduits à avoir dans la canalisation cylindrique, une vitesse d'air d'au moins 15 à 20 mètres. Dans ces conditions, les points où la vitesse est inférieure à 7 mètres sont déjà éloignés de l'orifice ; la diffusion devient assez importante et constitue une cause d'erreur assez sensible ; mais le principal obstacleréside dans ce fait, qu'à cette distance de l'orifice l'épanouissement de la veine soufflée est proche de son terme ; le nuage continue à progresser par la vitesse acquise, qui ne s'abaisse que lentement; d'autre part, les remous se calment et deviennent vite beaucoup moins vifs que dans les régions voisines de l'orifice ; il en résulte que si la vitesse de combustion est peu élevée, et, en l'espèce, inférieure à 7 mètres, la flamme recule, en suivant le courant, jusqu'à ce qu'elle pénètre dans la région calme; elle diminue alors du fait de l'atténuation des remous et devient désormais incapable de remonter le courant ; la diffusion finale dans l'atmosphère détermine l'extinction. Nous n'avons fait ces quelques essais qu'à titre de première indication ; ils seront repris ultérieurement. Leurs résultats sont résumés dans le tableau suivant :

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

NUMÉROS

des essais

170 171 177 173 174 162 163 169 175 178 164 165 166

D.

DÉBIT

d'air

DÉBIT

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VITESSE

DENSITÉ à l'orifice de poussière du nuage du tuyau de soufflage

met. cnb. grammes grammes par par par mètres seconde seconde met. cube par seconde 1,14 322 284 23 1,44 344 302 23 0,84 322 383 17 0,84 383 322 17 0,84 344 410 17 1,07 690 645 21,7 690 1,07 645 21 ,7 0,87 690 795 17,9 0,84 ■ 690 820 17 0,59 690 1.060 12 1,07 1.380 1.290 21,7 1,07 1.380 1.290 21,7 1,07 2.070 1.935 21,7

VITESSE DE COMBUSTION

mètres par seconde < 7

< 7 < 7 7 à 9 < 7 10, puis monte à 13 et 14,5 10, puis monte à 16 10 10 à 12 9 à 10 10 à 12 15 < 7

— MESURE DE LA TEMPÉRATURE DE LA FLAMME.

Nous n'avons encore fait, dans cet ordre d'idées, que quelques essais préliminaires. Voici comment nous avons opéré : On provoque l'inflammation du nuage à l'orifice de la buse conique ; la flamme pénètre dans la buse, stationne un peu, puis, réchauffement des parois ayant avivé la combustion, elle s'avance davantage, jusqu'à ce que l'on interrompe l'arrivée des poussières. Un couple thermo-électrique, à fils de platine et platine rhodié, a été placé au préalable, soit à l'orifice de la buse, soit à l'intérieur de celle-ci ; dans ce cas, on le fait passer par un des trous d'observation de la flamme. Le couple est relié à un galvanomètre dont on observe les variations, en même temps que l'on note les positions successives du front de la flamme. Dans quelques essais, le couple a été entouré d'un manchon protecteur en porcelaine ; mais la transmission de chaleur est alors trop lente. Comme l'essai est toujours de courte durée, pour éviter que les parois ne s'échauffent