Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 8]

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EXPÉRIENCES

SUR

LES

POUSSIÈRES

DE

HOUILLE

trémité du tube d'essai, accuse, dans les derniers cas, une pression sensible, réalisée par la combustion. Il est utile de remarquer qu'il s'agit de charbon riche en matières volatiles, mais aussi assez cendreux (3i à 35 0/0 de matières volatiles, 24 0/0 de cendres). Quant à la quantité de poussières, elle est de 4 grammes pour les 2 litres de capacité du tube, soit une densité de 2 kilogrammes par mètre cube, à supposer que la mise en suspension ait été complète ; cela ferait un nuage extrêmement dense, mais il est bien certain que, dans les conditions de l'essai, la mise en suspension ne pouvait être que très partielle. EXPÉRIENCES

DE

GALLOWAY.

La même année, en Angleterre, Galloway fît des expériences sur l'inflammabilité des nuages poussiéreux par une lampe à feu nu (*), et, quoique cet auteur ait eu connaissance du mémoire de Vital et des faits qui l'avaient précédé, il conclut à l'ininllammabilité des poussières. 11 opérait dans un tuyau horizontal de bois de 5 m ,71 de long, 30 centimètres de hauteur, 15 centimètres de largeur, qu'il faisait parcourir par uiv courant d'air poussiéreux. Il introduisait dans le tube une lampe à feu nu. Il observa que la flamme s'allongeait un peu; mais en aucun cas le mélange poussiéreux ne prit feu, ni ne montra le moindre symptôme faisant supposer que cette inflammation pouvait se produire. Les essais avaient été faits avec divers charbons et diverses densités de nuage. L'auteur conclut « qu'un mélange d'air et de poussières de houille n'est pas inflammable à la pression et à la température ordinaires ». (*) Proçeedihgs of the Royal Society, 1876, n° 168. Ce mémoire a été traduit par Chansselle, Bulletin de l'Industrie minérale, 2' série, t. VI, 1877, p. 799.

ET

SUR

LES

MOYENS

DE

COMBATTRE

LEURS

DANGERS

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Il est difficile de dire à quoi est dû l'insuccès de ces expériences. L'auteur, en effet, n'a pas indiqué quelle était la teneur en matières volatiles des charbons essayés ; elle aurait été, d'après Mallard et Le Chatelier (*), de 22 0/0 et de 15 0/0, ce qui est un peu faible pour des ■ essais de ce genre. Mais on n'a pas non plus d'indications suffisantes sur la finesse de la poussière essayée, ni aucune précision sur la densité du nuage ou sur la vitesse du courant d'air. EXPÉRIENCES

EXÉCUTÉES

DANS

LE

DURHAM.

Dans leur rapport sur le rôle des poussières de houille dans les accidents de mines (**), Mallard et Le Chatelier citent, d'après Marreco et Morison, les expériences d'auteurs inconnus qui, opérant dansleDurham avec des poussières de composition et de provenance tenues secrètes, vérifient que certaines d'entre elles sont inflammables et d'autres ne le sont pas. La méthode expérimentale de ces auteurs consistait à laisser tomber d'un coup 5 litres de poussières d'une hauteur de 6 mètres sur un foyer ou une forte flamme de gaz. L'inflammation des poussières, lorsqu'elle se produisait, développait une flamme allant jusqu'à 10 mètres de haut sur une largeur de 10 mètres. Certaines poussières ne donnaient qu'une flamme de 2 mètres de hauteur. EXPÉRIENCES D'ABKI..

Abel reprit les expériences de Galloway avec un appareil tout à fait analogue et avec des poussières donnant 13 à 22 0/0 de matières volatiles. Il n'eut pas plus de succès que son prédécesseur, probablement pour les mêmes causes. (*) Annales des Mines, 8« série, t. I, 1882, p. 43. (**) Annales des Mines, loc. cit.