Annales des Mines (1912, série 11, volume 2) [Image 5]

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EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

ment formés. Nous avons déjà dans cette catégorie la première et la deuxième série d'essais sur les inflammations de poussières, qui, on s'en souvient, ont été exécutés au moyen d'un circuit fermé de buses d'aérage où l'on produisait un courant d'air suffisant pour maintenir en suspension au moment de l'essai le nuage poussiéreux à expérimenter. On avait choisi à cette époque, comme cause d'inflammation, la détonation ou la déflagration d'une petite quantité d'explosif. Au contraire, dans les essais dont nous allons maintenant rendre compte, la cause d'inflammation fut une flamme ou une étincelle électrique ou une paroi chaude. Deux appareils nouveaux, qui seront décrits plus loin : un injecteur à poussières et un tube d'essai, ont servi à ces expériences. Ce ne sont donc pas des expériences en galerie, et il ne s'agit pas, comme dans ces dernières, de démêler toutes les lois complexes de propagation qui interviennent dans la production et le développement des coups de poussières. Ces essais d'infiammabilité n'en ont pas moins leur utilité à plusieurs points de vue. Il y a d'abord une utilité pratique immédiate. Des nuages poussiéreux assez denses pour être inflammables se présentent très rarement dans une exploitation normale. Il est cependant des circonstances particulières : culbutage de charbon à la base d'une cheminée, dérive de bennes dans un plan incliné, par exemple, où de tels nuages sont susceptibles de se produire. Il est donc nécessaire d'élucider si certaines flammes ou étincelles ne risquent pas d'en provoquer l'inflammation, et s'il n'y a pas quelques précautions spéciales à prendre à ce sujet. Les expériences dont nous rendons compte contribueront à élucider ce problème particulier. Les essais d'infiammabilité facilitent d'autre part la meilleure compréhension des coups de poussières. Le développement de l'explosion dépend de nombreuses cir-

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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constances, et est régi par les lois relatives à la propagation des ondes, qui sont étudiées d'autre part. Mais le phénomène élémentaire, sur lequel agissent ces diverses influences, la combustion du nuage poussiéreux, peut être étudié en lui-même dans des conditions plus simples, mais aussi parfois mieux définies, et les documents qu'apportera cette étude théorique pourront être d'une réelle utilité dans l'étude complexe dont sont l'objet les essais en galerie. Les essais d'infiammabilité peuvent encore rendre d'autres services. Exécutés avec un outillage simple et pouvant être fréquemment répétés, ils permettent de multiplier les épreuves comparatives et d'y soumettre un grand nombre d'échantillons. Toutes les poussières ne présentent pas les mêmes dangers. Les gisements de poussières dans les galeries varient à l'infini. Les essais en galerie sont beaucoup trop compliqués et trop longs d'exécution, demandent aussi un approvisionnement de poussières beaucoup trop considérable pour que l'on puisse jamais espérer pouvoir y éprouver le danger relatif des divers gisements poussiéreux qui se rencontreront dans les exploitations. On ne pourra que définir le degré de danger de quelques échantillons types par rapport auxquels il conviendra ensuite de classer les divers échantillons prélevés dans la mine. Or ce degré de danger est caractérisé par le phénomène élémentaire qui est à la base de tous les effets complexes de l'explosion, la combustion du nuage poussiéreux ; il est défini par les lois de combustion. On peut donc espérer, quitte à faire les vérifications nécessaires en galerie, déterminer ce classement au moyen de tout appareil qui permettrait d'étudier les lois de combustion des nuages poussiéreux et de préciser sous ce rapport , les propriétés particulières des divers échantillons. C'est à ce triple point de vue que nous avons pour-