Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 167]

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EXPÉRIENCES

SUR

LES

POUSSIÈRES

DE

HOUILLE

par un nuage poussé au delà de la première zone poussiéreuse et la seconde zone poussiéreuse n'est que progressivement balayée ; lorsque la flamme y parvient, il y reste encore assez de poussières pour entretenir la propagation. A la vérité, il n'en doit pas rester beaucoup à en juger par l'importance du nuage qui est apparu à l'orifice et à l'aspect de la flamme apparaissant en forme de dard et comme prête à s'éteindre. Mais il eût suffi que dans la zone réceptrice les conditions eussent été moins favorables à une mise en suspension rapide pour que l'explosion eût repris avec plus de vigueur. C'est ce que montrent précisément les essais 230, 240, 233, 234 et 236 où la zone réceptrice a été constituée d'abord par des poussières plus grossières, donc plus difficiles à mettre en suspension, puis à la fois plus grossières et plus abondantes, et l'on a vu la flamme s'étendre à l'orifice sur les longueurs croissantes de 40, 70, 80 et 90 mètres, en s'épanouissant toujours davantage. Enfin, pour vérifier si un dépoussiérage particulièrement soigné n'aurait pas quelque chance de produire un meilleur effet, on a eu soin, pour l'essai 240, de non seulement balayer, mais encore souffler les parois de la zone intermédiaire ; on a obtenu un résultat à peu près identique à celui de l'essai 233, réalisé dans les mêmes conditions, au soufflage des parois près. Quatre essais ont eu pour objet de se rendre compte si l'humidité du sol et des parois, combinée avec l'absence de poussières, pouvait assurer, dans les mêmes conditions, l'arrêt de l'explosion. L'arrosage de la zone dépoussiérée eut lieu de deux à trois heures avant le tir. On répandait, soit à la main, soit par aspersion avec un balai, environ un litre d'eau au mètre courant sur les 100 mètres de la zone. Au moment du tir, les parois étaient un peu humides, le sol était nettement mouillé. La flamme s'est arrêtée vers les cotes 115 à 155. Ce fut un intéressant prélude des

ET

SUR

LES

MOYENS

DE

COMBATTRE

LEURS

DANGERS

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essais sur les zones poussiéreuses arrosées. L'eau agit donc non seulement pour empêcher les poussières de se soulever, mais aussi, comme il apparaît dans ces quatre essais, pour refroidir la flamme et faciliter également son extinction en fixant sur les parois une partie des poussières du nuage qui la précède. Enfin pour l'essai 256, que nous rapprochons des précédents, la zone dépoussiérée de 100 mètres a été remplacée par une zone ne tenant que des poussières grossières obtenues par cinq minutes de pulvérisation ; on constata que la présence de ces particules grossières favorisait grandement le passage de la flamme. Celle-ci fut très longue et volumineuse, et l'on eut en différents points de la galerie des pressions allant de l ks ,760 à environ 3 kilogrammes, alors que dans tous les autres essais de zones de dépoussiérage les pressions ne dépassaient guère 0 k »',500 par centimètre carré. L'aptitude des poussières grossières à propager une explosion déjà bien amorcée a été confirmée par les essais 257, 258 et 259 mentionnés plus haut. La conclusion qui se dégage de l'ensemble de ces essais est défavorable au dépoussiérage, considéré comme moyen unique de lutter contre le développement d'une explosion de poussières ; mais ce procédé se recommande comme adjuvant des autres méthodes d'arrêt, en particulier de l'arrosage.

ZONES POUSSIÉREUSES ARROSÉES

(fig. 19 et 20).

Le groupe d'essais dont nous allons maintenant rendre compte est d'une grande importance pratique. 11 s'agit de juger de l'efficacité relative de l'arrosage des galeries poussiéreuses, non plus pour empêcher une explosion de prendre naissance, ce qui fut déjà envisagé dans la troi-