Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 149]

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EXPÉRIENCES SDR LES POUSSIERES DE HOUILLE

La destruction du fond de la galerie fut complète lors de l'essai 218, où la soupape ménagée à dessein avait cependant 0 m2 ,75 de surface ; mais cette fois le gisement favorable s'étendait sur les 230 mètres de galerie. L'explosion atteignit vers l'orifice un degré de violence suffisant pour déchirer la tôle de l'avant-dernier tronçon, qui ne devait rompre que pour une pression statique de 33 kilogrammes par centimètre carré. Ce jour-là les massifs de maçonnerie du fond furent mis en morceaux avec projections lointaines, comme le montrent la figure 9 et la planche VII. Mais il est intéressant de remarquer que si la pression fut très élevée vers l'orifice, elle ne dépassa guère l kg ,50Q dans la région initiale. Il n'est pas en effet besoin de pression considérable pour briser ou renverser un massif de maçonnerie de 44 tonnes ; une pression de l kg ,500 donne un effort horizontal de 42 tonnes, et les chasses d'air qui se produisent quand le fond se disloque, atteignent, sous cette pression, des vitesses suffisantes pour produire des. projections lointaines. Gisements poussiéreux s'étendant à la totalité de la galerie. — On a eu fréquemment l'occasion d'étudier le développement d'un coup de poussières dans un gisement de composition uniforme sur les 220 ou 230 mètres de galevie, aux 5 premiers mètres près, comme nous l'avons dit. Pour obtenir des explosions de violence graduée, nousavons fait varier la durée de pulvérisation ou la quantité de poussières déposées par mètre cube de galerie. Des variations ont été également constatées pour des essais où les conditions de durée de la pulvérisation et de quantité de poussières déposées étaient les mêmes ; mais il. convient de remarquer que le charbon essayé, quoique de provenance constante, n'a pas toujours la même dureté et qu'alors même que l'on réglerait la pulvérisation de rna-

ET SDR LES MOYENS DE COMBATTRE LEDRS DANGERS

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nière à obtenir un. refus constant à un certain tamis, les proportions de particules, ayant d'autres degrés de finesse, ne seraient pas par ce fait identiques ; il pourrait y avoir encore de sérieuses différences de finesse parmi les parties passant à tous les tamis, dont le rôle dans la propagation de la flamme doit être particulièrement important. Cette réserve faite, on a obtenu naturellement des explosions généralement plus violentes avec les poussières pulvérisées 30 minutes qu'avec celles qui n'avaient passé que 15 ou 20 minutes au pulvérisateur, et la violence de certains essais avec des poussières de 30 minutes fut telle qu'on n'osa pas en employer de plus fines dans les conditions normales de tir. Quant à la quantité, elle fut habituellement de 450 grammes par mètre cube de galerie ; à égale finesse, on a augmenté la violence de l'explosion en portant la quantité à 900 grammes ; on l'a diminuée en réduisant la quantité à 337 ou 225 grammes. Caractères généraux des explosions. — Vitesse de propagation de la flamme (Pl. IX). — La violence des explosions peut être caractérisée par la plus ou moins grande vitesse de propagation de la flamme. Tout à fait à la base de la série, du côté des vitesses lentes, nous avons l'essai 279 pour lequel, après les 5 mètres de poussières fines à la dose habituelle de 450 grammes par mètre cube, on avait mis sur le restant de la galerie des poussières pulvérisées 15 minutes seulement, à la dose de 225 grammes par mètre cube ; ce fut un exemple tout à fait caractéristique de ce que nous avons appelé par la suite le coup de poussières à balancements. La flamme se propagea d'abord assez lente jusque vers 150 mètres de l'origine ; elle mit 3,16 secondes à accomplir ce trajet, soit une vitesse moyenne d'environ 48 mètres par seconde. Là elle parut stationner ; en fait, un stationnement de la flamme par