Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 112]

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ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE FER DE L ALGÉRIE

de Fer et Bône : il en est le chaînon le plus méridional. DESCRIPTION GÉOLOGIQUE DE LA RÉGION. — La géologie des environs de Bône est bien connue ; successivement, Fournel, Coquand, Tissot et Parran (*) ont décrit cette région ; le Service de la Carte géologique de l'Algérie a publié une carte au 1 / 50. 000 due à M. SeligmannLui (*'). Les terrains cristallophylliens qui seuls m'intéressent forment deux dômes elliptiques d'importance très différente, démantelés par l'érosion et en partie recouverts par les sédiments éocènes ; un col les sépare que les grès numidiens et les alluvions récentes ont en partie comblé. Le massif de l'Edough, le plus important des deux, « s'allonge dans la direction Est-Nord-Est — Ouest-SudOuest ; toutes les couches sont relevées autour du sommet de la montagne, avec un plongement fréquent de 45° vers la mer ou vers la plaine. Le massif des Oulad Attia présente la même orientation et la même disposition conique (**') ». On peut, avec M. Seligmann-Lui, faire les divisions suivantes dans cette série d'assises, en allant des plus hautes aux plus basses : 1° Gneiss (qui se perd sous les alluvions et n'est visible qu'au Sud du massif de la Belelieta) ; 2° Micaschistes (puissance : 300 mètres); 3° Gneiss (puissance : 300 mètres) ; 4° Micaschistes (puissance: 1.000 mètres) ; 5° Gneiss (puissance : 1.500 mètres). Les gneiss se présentent avec leurs aspects habituels : (*) H.

Richesse minérale de l'Algérie, p. 30 et suiv. B. S. D. G., 2" série, t. V. 1854. TISSOT, Description géologique de la province de Constantine (1881). PARRAN, Sur les terrains de gneiss des environs de Bône {B. S. G, F., FOURNEL,

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souvent ils sont à grains fins; parfois, surtout dans la partie centrale du massif, ils sont glanduleux : à sa partie supérieure, le gneiss moyen est en général tourmalinifère : la tourmaline qui remplace partiellement le mica .constitue le plus souvent de fines aiguilles; mais, en quelques points, elle est aussi à l'état de cristaux assez gros ; elle est alors associée à du quartz hyalin et à du quartz améthyste (Oued Zied). Trois zones schisteuses peuvent se suivre à la partie haute du gneiss inférieur; c'est ce qui a conduit Parran à distinguer des gneiss schisteux surmontant des gneiss glanduleux. « Les niveaux de schistes micacés sont très complexes. Le schiste micacé proprement dit est principalement formé de mica en grandes lames, ordinairement vert; mais, pour trouver une continuité dans les niveaux de scbistes, il faut admettre l'équivalence absolue, avec les schistes micacés typiques, des schistes amphiboliques, .des schistes grenatés, des calcaires, des minerais de fer et même des quartzites avec ou sans grenats ; pour les petites couches schisteuses inférieures, le niveau n'est parfois indiqué que par des grenats répandus dans le gneiss ou par un filet quartzeux (*). » La roche qui se substitue le plus fréquemment au micaschiste est une amphibolite renfermant souvent des grenats rougeâtres et de la pyrite (**). Quant aux calcaires, il est difficile de les suivre d'une façon continue ; ils constituent des lentilles et quand, en direction, on sort de l'une d'elles, on est souvent au-dessus ou au-dessous d'une autre; M. Seligmann-Lui en a cependant distingué trois niveaux dans la plus grande des masses de micaschistes ; ils sont surtout très nets à Bou Hamra et à Ka-

COQUAND,

3' série, t. XI, 1883). (**) Feuille de Bône-Bugeaud. (***) Notes inédites de M. Seligmann-Lui.

(*) SELIGMANN-LUI , notes inédites. (**) J . CURIE et G. FLAMAND, Étude suceincte des roches- éruptives de l Algérie, p. 41. — Parran indique qu'on a rencontré de la berthiérite dans cette roche (massif de la Beielieta).