Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 249]

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NOTICE

HISTORIQUE

tué, on se trouvait en présence de travaux partiellement éboulés dont la remise en état exigeait des pertes de temps et des dépenses considérables. Le personnel chargé de l'entretien des pompes était constamment surmené ; la laverie fonctionnait dans des conditions déplorables; enfin on ne pouvait guère travailler au fond qu'une dizaine de jours par mois en moyenne. On a peine à comprendre comment une mine a pu être exploitée dans des conditions pareilles. Ce ne fut pas cependant sans quelque difficulté que l'on arriva à convaincre le gérant et le conseil de surveillance de la nécessité d'une nouvelle machine d'épuisement; pour y arriver, il fallut l'intervention officieuse de M. Massieu, ingénieur des Mines à Rennes, appuyée par celle de M. L. Grimer. Le puits sur lequel il aurait convenu de monter la nouvelle machine, tant au point de vue de la proximité des travaux en activité que de la solidité du terrain encaissant, était le puits Républicain ; mais on ne pouvait songer à arrêter le fonctionnement des pompes qui y étaient en service. On fut conduit à choisir, comme emplacement de l'installation nouvelle, le puits des Députés, qui occupait une position assez centrale, mais dont la solidité laissait quelque peu à désirer et dont surtout la section intérieure (2 m ,30 sur 2 m ,60) était bien faible pour l'établissement de pompes de 0 m ,36 de diamètre, dont l'emploi était imposé par la quantité d'eau à élever. Dans la section déjà si restreinte du puits, on devait réserver un compartiment de 0 m ,81 sur l m , 30 pour assurer, d'une part, un service d'extraction par benne unique, d'autre part, la circulation par échelles ; il ne restait disponible pour les pompes qu'un compartiment rectangulaire de l m ,30 sur l m ,69. On établit dans ce compartiment deux jeux foulants superposés, du diamètre indiqué ci-dessus, avec des maîtresses tiges montées sur l'axe des pompes ; le premier de ces jeux se trouvait vers

SUR L'EXPLOITATION DES

iMINES DE PONTPÉAN

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76 mètres, le deuxième vers 138 mètres de profondeur ; une petite soulevante, de 0 m ,17 de diamètre et de l m ,60 de course, accrochée à la maîtresse tige, suivait l'approfondissement du puits. Les tuyaux de refoulement avaient été faits en tôle rivée, à raison du peu d'espace dont on disposait; l'action corrosive de l'eau de la mine ne tarda pas à amincir leurs parois, moins épaisses et beaucoup plus facilement attaquables que les parois en fonte; au bout de peu de temps, l'on commença à constater des fuites qui imposèrent des remplacements à la fois coûteux et incommodes, à raison de l'étroitesse du puits. D'autre part, on ne tarda pas à se rendre compte des inconvénients du type de machine que l'on avait été amené à choisir, probablement par des raisons d'économie. C'était le type à action directe, très répandu à cette époque dans les houillères; le cylindre moteur était placé directement au-dessus de la maîtresse tige ; il était muni d'une enveloppe de vapeur et avait l m ,16 de diamètre intérieur. La course du piston pouvait atteindre jusqu'à 3 mètres; le nombre maximum de coups par minute devait être de 7. La machine avait été livrée par la maison Poynot, qui avait une bonne réputation en matière de construction mécanique ordinaire, mais qui n'avait aucune expérience en matière d'épuisement de mines. La garantie de consommation qu'elle avait donnée variait, suivant les conditions de fonctionnement, de 1^,5 à 2 kilogrammes de charbon de Cardiff par heure et par cheval, évalué en eau montée ; aux essais on ne put faire descendre la consommation au-dessous de 2 kï ,71 et l'on ne réussit pas à faire donner à la machine plus de cinq coups par minute. Cela tenait en partie à diverses imperfections de détail dans la construction, en partie à l'insuffisance des masses en mouvement, qui ne permettaient pas de réaliser une détente suffisante, enfin à l'imperfection de l'équilibrage