Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 245]

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NOTICE HISTORIQUE

compte ; aussi se décidèrent-ils à l'approfondir le plus rapidement possible et à y installer le siège principal d'extraction et d'épuisement. Le percement fut effectué assez rapidement, en descendant à partir du jour, et en remontant à partir du douzième niveau. Mais, lorsqu'il s'agit d'armer le puits, l'insuffisance de ressources financières disponibles, malgré l'augmentation de capital réalisée à cette époque, et l'ignorance des véritables conditions d'exploitation des mines métalliques conduisirent à l'adoption de combinaisons tout aussi défectueuses que celles adoptées, quelques années auparavant, pour le puits du Chapelet. On installa sur le puits Républicain une machine à vapeur, à détente et à condensation, qui avait conduit, à l'Exposition universelle de 1855, les appareils installés dans un bâtiment annexe. Cette machine, construite par Farcot, avait un cylindre unique de 0 m ,65 de diamètre,, avec l m ,30 de course ; elle était fort bien établie, comme on en a eu le preuve par la manière dont elle s'est comportée dans des conditions difficiles, auxquelles elle n'était nullement appropriée. Elle avait été prévue pour actionner, à vitesse peu variable, des mécanismes absorbant une puissance sensiblement constante. On voulut lui faire conduire à la fois les pompes qu'on devait installer dans le puits de la République, les appareils de préparation mécanique et un petit ventilateur. On essa3'a même, pendant un certain temps, de l'utiliser pour assurer l'extraction, en recourant à une combinaison mécanique où intervenaient des cônes d'embrayage à friction et des transmissions par courroies. Cette expérience ne fut pas de longue durée ; des glissements des cônes d'embrayage causèrent de nombreuses chutes de bennes dans le puits. Farcot, qui avait pris la responsabilité de la combinaison, reconnut qu'elle n'avait rien de pratique; pour tenir ses engagements, il fournit, sans supplément de prix, une machine spéciale de 12 che-

SUR i/EXPLOITATION DES MINES DE PONTPÉAN

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vaux , monocylindrique et à condensation , qui servit à assurer l'extraction au puits Républicain jusqu'en 1876. La simplification ainsi réalisée était loin de résoudre les difficultés de la situation. La commande du ventilateur absorbait peu de puissance et devait d'ailleurs être supprimée bientôt, mais la machine continuait à actionner simultanément la laverie, dont les broyeurs notamment donnaient souvent lieu à des à-coups fort violents, et lespompes pour lesquelles les irrégularités étaient plus accentuées encore, à raison des défectuosités de leur installation. Les pompes comprenaient, à l'origine, à la partie supérieure du puits, deux jeux foulants superposés de 0 m ,23 de diamètre, alimentés par deux soulevantes, également superposées, l'une de 0 m ,24, l'autre de 0 m ,17 de diamètre. La course était normalement de l m ,25, chiffre qui correspondait à un débit de 48 litres par coup ; elle pouvait d'ailleurs être portée àl m ,50 ou abaissée àO m ,75. Une bâche était interposée entre les deux groupes de jeux, l'un foulant, l'autre soulevant. Les efforts développés par chacun de ces groupes sur la maîtresse tige devaient s'équilibrer pendant chaque oscillation simple de celle-ci, mais la compensation n'était obtenue qu'imparfaitement. La commande de la manivelle actionnant la maîtressetige était assurée par l'intermédiaire d'un jeu d'engrenages ; l'inversion du sens de l'effort à chaque demirévolution donnait lieu, dans ces engrenages, à des chocs violents qui ébranlaient tout le système. Les avaries étaient très fréquentes ; on verra plus loin qu'elles avaient, au point de vue de la marche des travaux, des conséquences singulièrement graves. On a peine à comprendre qu'un pareil état de choses ait pu se prolonger jusqu'en mars 1871, époque à laquelle les pompes installées par Farcot au puits de la République furent définitivement arrêtées et démontées. Rien ne montre mieux quels incon-