Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 211]

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LES

CATASTROPHES DtJ PUITS

WEST

STANLEY

Lorsque nous avons visité ces travaux, au moment de l'exploration de la taille 1 et des voies y aboutissant, nous sommes arrivé à cette conclusion, partagée d'ailleurs par tous les ingénieurs présents, que le point initial se trouvait vers la taille 1 et le montage par lequel s'effectuait le traçage du roulage principal. L'exploration de là taille 2 et de ses voies d'accès, qui eut lieu quelques jours plus tard, et à laquelle nous n'avons pas assisté, ne paraît pas avoir modifié l'opinion de plusieurs des enquêteurs ; cependant certains d'entre eux émirent à ce moment l'hypothèse que l'explosion aurait pris naissance à l'extrémité Ouest de la taille 2. C'est l'opinion qu'adopta M. Redmayne quand, deux mois après l'accident, il visita le quartier de North Plodder ; c'est celle que l'on trouve exprimée dans les conclusions de son rapport administratif. Nous examinerons d'abord cette hypothèse, telle qu'elle est présentée dans le rapport, puis nous indiquerons les motifs qui nous font placer le point initial vers l'autre taille du même quartier. Le rapport expose d'abord que certaines circonstances rendent vraisemblable la présence de grisou, vers le sommet du plan incliné n° 2, en proportion dangereuse, au moment de l'explosion. Ue ce côté, une taille montante avait été poussée antérieurement, en sorte que son front se trouvait en avance sur celui de la grande taille ouverte depuis, avec havage mécanique ; le retard de la grande taille allait être rattrapé et on allait prendre les dispositions nécessaires pour conduire le havage jusqu'à l'extrémité Ouest ; mais un éboulement s'était produit, sur 20 mètres de longueur, dans l'ancienne taille montante, trois jours avant l'explosion ; des ouvriers étaient probablement occupés à relever cet éboulement au moment de l'accident ; il est également possible qu'ils aient dû, à ce moment, enlever ou dépla-

ET DTJ

PDITS

PRETORIA

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cer un mur de remblais pour ménager le passage de la haveuse. D'autre part, des témoins ont fait connaître que le toit chargeait fortement vers le sommet du plan incliné n° 3. Le rapporteur pense qu'il devait en être de même au sommet du plan 2. Or, s'il est vrai qu'aucun témoignage n'indique qu'il y eût du grisou en ce dernier point, la remarque avait souvent été faite que les coups de charge étaient accompagnés de dégagements de grisou plus importants que de coutume. Le rapporteur est alors amené à conclure que les grands éboulements que les explorateurs ont rencontrés sur presque toute la longueur de la taille n° 2, et sous lesquels des corps, brûlés ou non brûlés, ont été retrouvés, ne seraient pas tous postérieurs à l'explosion ; un éboulement, survenant vers l'extrémité Ouest du front, là où des hommes déplaçaient peut-être un mur de remblais, aurait été la cause déterminante de l'explosion ; il se trouve qu'un des hommes ensevelis en ce point n'aurait pas, d'après le rapport médical, porté de traces de brûlures ; ce serait l'indice qu'il aurait été pris par cet éboulement, avant que l'explosion n'ait lieu. Or, le rapporteur rappelle que les éboulements étaient habituellement suivis de dégagements de grisou ; il suppose en conséquence qu'une lampe de sûreté, brûlant dans l'atmosphère explosive qui se serait formée à ce moment, aurait donné lieu à un passage de flamme, soit à travers les tamis surchauffés, soit par suite d'une avarie, conséquence de l'éboulement. Si l'on consulte enfin les croquis annexés au rapport officiel et qui figurent la nature et le sens des effets dynamiques, on voit les flèches de direction tracer la marche de l'explosion depuis le sommet du plan incliné n° 2 jusqu'au roulage principal. D'après ces croquis, un effet dynamique orienté fut observé au tiers de la hauteur du plan incliné : une toile d'aérage a été arrachée et fut retrouvée