Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 282]

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LES MINERAIS

STRATIFORMES

des terrains analogues ayant pu se prêter de même à une métallisation, il faut donc qu'il y ait une relation entre celle-ci et des traits tectoniques particuliers à cette période. D'autre part, dans la série des terrains permo-triasiques, entre plusieurs couches d'apparence identique, superposées les unes aux autres, certaines seulement, une ou deux par district, ont été métallisées, tandis que des couches pareilles, inférieures ou supérieures, ne le sont pas; et parfois la métallisation porte sur des liens argileux peu propres à une imprégnation épigénétique en épargnant des terrains poreux. Il faut ajouter que les niveaux métallisés, tout en présentant parfois une certaine constance locale, varient un peu d'une région à l'autre ; ce qui nous parait également explicable dans une hypothèse comme dans l'autre. Quant àlaforme de la métallisation, elle résulte certainement de dissolutions cuprifères précipitées dans une atmosphère réductrice, et la présence de matières organiques ou bitumineuses est très fréquemment intervenue dans cette précipitation. Il est difficile, dans le cas des grès, de la considérer comme exactement contemporaine de la sédimentation; elle paraît plutôt un peu postérieure. Cette conclusion ne s'applique pas, ou du moins n'est pas démontrée, pour les schistes et liens argileux. Le rapprochement avec des dépôts de gypse et de sel est extrêmement fréquent. Il est vrai qu'il peut tenir simplement à l'intercalation des minerais dans le permotrias, qui est partout, dans les mêmes régions, plus ou moins gypse-salin. Il semble cependant plus vraisemblable qu'il y a un rapport de cause à effet entre les deux phénomènes, marquant une concentration des eaux. Enfin la venue directement filonienne et profonde du cuivre parait peu •vraisemblable, soit qu'on la suppose postérieure aux couches encaissantes, soit qu'on la croie

DE LA

CHAINE

HERCYNIENNE

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contemporaine. Le rapport avec des failles nourricières (riicken), est très contestable. Il y a, au contraire, un rapport manifeste entre la métallisation des couches péruviennes et la proximité des massifs primaires, eux-mêmes métallisés antérieurement par des venues filoniennes, et nous avons fait remarquer, pour le Mansfeld, l'Oural, etc., que la teneur en cuivre s'accroissait quand on se rapproche de l'axe de la chaîne. Nous croyons donc que les métaux des gisements retenus ici comme sédimentaires ont pour origine la destruction de filons préexistants dans la chaîne hercynienne et leur concentration progressive dans des bassins d'évaporation lagunaires ou désertiques, avec dépôt immédiat quand il se formait des sédiments argileux, et, au contraire, pénétration des eaux cuprifères dans le sous-sol de sable et de galets, quand la concentra• tion se faisait au-dessus d'un semblable terrain, à la manière dont se produit la couche d'alios à la base du sable I des Landes.

Tome XIX. 1911.

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