Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 94]

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ÉTUDE SUR LES MINERAIS DE FER SCANDINAVES

ÉTUDE SUR LES MINERAIS DE FER SCANDINAVES

ment les travaux; il faut aussi remarquer que depuis 1908 sont venues influencer l'augmentation de l'extraction les restrictions apportées par le traité passé en 1907 entre l'Etat suédois et la Trafikaktiebolaget GrângesbergOxelosund qui, comme on le sait, avait trusté les trois plus, grands gisements suédois, ceux de Gellivare, de Kirunavara et de Grângesberg. D'après ce traité, et jusqu'en 1917 inclus, on ne peut exporter plus de 650.000 tonnes annuelles de Grângesberg; à partir de 1918, ce chiffre sera même ramené à 450.000 tonnes; or, dès 1907, l'exportation avait atteint 640.889 tonnes. Les mines de Grângesberg, qui avaient souscrit à ces engagements, pour satisfaire au désir du gouvernement de réserver autant que possible les minerais du Centre de la Suède à la consommation nationale, n'ont pu encore trouver dans un accroissement de cette consommation les moyens de pousser leur extraction au delà des chiffres de 1905-1907. On ne produit, en effet, aujourd'hui, de fontes très phosphoreuses comme celle que l'on peut obtenir par le traitement des minerais de l'Exportfâltet (qui, à lui seul, donne 90 p. 100 de l'extraction de Grângesberg), que dans deux usines, celle de Domnarfvet et de Bângbro ayant hauts fourneaux et convertisseurs pour acier Thomas. Or la production de cette qualité d'acier n'a pas paru jusqu'ici se développer beaucoup; les statistiques donnent en effet pour les productions d'acier Thomas, en lingots, et pour les neuf années 1901-1909 :

soit une quantité moyenne annuelle de 35.820 tonnes, correspondant à environ 40.000 tonnes de fonte utilisée et 60.000 à 70.000 tonnesde minerai passés, donc des nombres relativement faibles. Le développement que paraît devoir prendre à Domnarfvet la fabrication électrique de la fonte, au moyen du courant produit dans d'économiques centrales hydro-électriques pourra accroître dans une notable mesure la consommation de cette usine en minerais de Grângesberg; c'est à Domnarfvet, du reste, que l'on obtient déjàla presque totalité de l'acier Thomas suédois, puisque sur 42.723 tonnes de lingots en 1908, 37.424 en proviennent. Les consommations des deux usines de Domnarfvet et de Bângbro en 1910 ont été d'ailleurs de 79.828 et 11.660 tonnes, au total 91.488, en légère augmentation sur les années précédentes ; une partie de minerai était utilisée dans des fours Martin basiques.

1901 1902 1903 1904 1905 1906 1907 1908 1909

32.488 tonnes. 30.037 35.870 — 35.501 — 31.884 42.126 — 37.399 — 42.723 — 34.325 -

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Situation géographique. — Les gisements de Grângesberg (Pl. III) sont situés sur les deux provinces d'Orebro et de Kopparberget respectivement dans les deux cercles de Ljusnarsberg et Grângarde; ils font partie d'une zone minéralisée qui s'étend plus au Nord dans la direction de Ludvika et comprend en particulier la mine de Blotberg sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir. La région de Grângesberg est desservie par deux lignes de chemins de fer: la première, qui ne présente aucun intérêt pour l'exportation, appartient au Bergslagernas Jarnvâg ; elle relie Falun à Goteborg (Gothenbourg) et constitue une des plus grandes artères commerciales de la Suède; elle a transporté, en 1910, 130.581 tonnes de minerai de Grângesberg à destination d'usines suédoises consommatrices. La seconde est celle qui va de Frovi à Ludvika et, par les réseaux également affermés par la Trafikaktiebolaget Grângesberg-Oxelosund, d'OxelosundHen-Vestmanland et d'Orebro-Kôping, assure les commu-