Annales des Mines (1911, série 10, volume 19) [Image 27]

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EXPÉRIENCES SUR LES DÉPÔTS DE POUSSIÈRES

Dans les mêmes conditions, un nuage de poussières d'argile est visible sur un parcours de 41 mètres. Il est donc permis de prévoir que la préparation de zones schistifiées de grande longueur n'exigera pas une très grande dépense en main-d'œuvre, et qu'il suffira défaire des dépôts de matières inertes à intervalles réguliers, la répartition devant se faire d'elle-même sur toute l'étendue dela zone. Le déplacement des particules ténues est difficile à constater directement, sauf peut-être par imprégnation d'une solution d'un sel dont de faibles traces colorent une flamme ; mais nous pouvons affirmer qu'il se fait sur de très grandes distances. Nous avons, en effet, signalé l'importance du transport des éléments fins par le courant d'air en étudiant la composition des dépôts de poussières des retours et nous avons constaté que, dans le puits de retour d'air du siège n° 1, situé à des distances de 600 à 1.200 mètres des exploitations, chaque mètre cube d'air emporte 0 S ,0018 de poussier, soit par vingtquatre heures pour les 100 mètres cubes de débit à la seconde : 0,0018 X 100 >< 3.600 X 24 ~ lS k s,500.

De la limitation de l'importance des dépôts. — On peut se demander pourquoi la superposition continue de toutes les causes d'accumulation de poussières que nous avons considérées ne provoque pas la formation de dépôts d'importance toujours croissante. Nous ferons tout d'abord remarquer que, lorsqu'il existe une cause permanente de soulèvement, le cheminement a pour effet de répartir les poussières sur de grandes longueurs de galeries, et même d'en supprimer une partie, en les entraînant dans des régions qui seront plus tard abandonnées. Dans une galerie d'entrée d'air, par exemple, les grains de finesse moyenne cheminent, ainsi que nous

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l'avons vérifié, par parcours successifs de 0 à 50 mètres et plus. Les éléments plus ténus et plus légers se déposent lorsque la vitesse du courant d'air tombe à une valeur assez faible, c'est-à-dire dans les quartiers en exploitation et dans les tailles où le remblayage les isole définitivement. Mais le cheminement ne suffit pas à expliquer par luimême la limitation de l'importance des dépôts, constatée en pratique. Reprenons les différentes causes d'accumulation : 1° Puits d'entrée d'air. — Dans l'exemple de notre puits n° 1 bis, la quantité de poussières introduite par le courant d'air par journée de dix heures de travail serait : 0s r ,12 X 40 X 3.600 X 10 = 172 kilogrammes.

Ce chiffre représente un maximum très rarement atteint. Une partie de ces poussières tombe au puisard, la plus grande partie se dépose dans les galeries d'accrochage où elles sont enlevées périodiquement par chaulage, arrosage et nettoyage. Les particules fines se joignent aux poussières soulevées par le courant d'air à la surface des berlines et se déposent dans les galeries d'entrée d'air et dans les tailles. 2° Poussières des chantiers. — Celles qui se déposent dans les chantiers avec les poussières apportées parle courant d'air sont isolées dans les remblais; celles qui se déposent dans les retours sont enlevées par nettoyage périodique ou à l'occasion des réparations qui sont nécessairement fréquentes, si on veut maintenir une grande section. 3° Désagrégation des roches. — Celle qui se produit au toit ou sur les parois des galeries peut conduire à des nettoyages périodiques. Au sol des galeries, la première désagrégation est très rapide ; mais les débris formés protègent la roche qu'ils recouvrent.