Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 124]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

! 23b'

EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIERES DE HOUILLE

mettre au moins un tiers en plus et de porter la proportion à 120 litres par mètre carré de section ; on ne diminuera pas trop le nombre de bacs renversables, afin de diviser suffisamment la chute d'eau dans le cas des ■explosions lentes ; on concentrera, d'autre part, l'accumulation sur une longueur d'environ 10 mètres, pour assurer l'extinction des explosions violentes ; on ménagera, entre les planches et au-dessus d'elles, un espace suffisant pour le renversement. L'arrêt-barrage de matières incombustibles est surtout à recommander sous la forme des planches transversales qui donne un meilleur soulèvement et un meilleur rendement. Avec les explosions lentes, en effet, on observe (pie les matériaux ne sont enlevés des planchettes longitudinales que sur une faible longueur, aux deux extrémités du dispositif; d'autre part, tombant de moins haut, ils abattent moins bien les poussières charbonneuses. Employant les planches transversales, on ne craindra pas de mettre sensiblement plus de cendres que la proportion qui nous a réussi, par exemple 4 hectolitres au moins par mètre carré de section de la galerie. On concentrera l'accumulation sur une longueur de 10 à 20 mètres, tout en divisant les dépôts ; un dépôt trop large ou trop épais serait mal soulevé par les explosions lentes; aux essais, l'épaisseur ne dépassait pas 0 m ,25; avec les matières très fines, à faible talus d'éboulement, la largeur pourrait atteindre 0 m ,60. Il faut réserver des intervalles de chute, 0 m ,60 environ. Dans les galeries très hautes, on superposera avantageusement 2 étages de dépôts. Dans tous les cas, il faudra, au-dessus des dépôts, un intervalle libre d'au moins 5 centimètres pour amorcer le soulèvement. La nature des matériaux incombustibles accumulés paraît indifférente : on choisira de préférence des produits fins, dont les plus gros éléments ne dépasseront pas la dimension de 5 millimètres.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

237

Dans l'application générale des mesures de sécurité, il est rationnel de tenir compte, pour une part que seul l'examen attentif de chaque cas particulier permet d'apprécier, du caractère plus ou moins dangereux des exploitations. Les essais fournissent à ce sujet d'importantes bases d'appréciation. Toutes choses égales d'ailleurs, les poussières charbonneuses sèches sont d'autant plus dangereuses qu'elles sont plus fines ; dans les galeries ou chantiers oii les plus fines particules atteignent la dimension de 1 à 2 millimètres, une explosion de poussières ne saurait prendre naissance sous l'influence des causes initiales les plus communes ; elle pourrait cependant s'y propager à la suite d'une violente explosion initiale survenue en gisement plus favorable, ou due au grisou ou à la détonation d'un dépôt d'explosifs. Toutes choses égales d'ailleurs, les poussières riches en matières volatiles sont. plus dangereuses que celles à faible teneur; une explosion ne saurait prendre naissance dans un gisement poussiéreux où la teneur ne dépasse pas 18 0/0 de matières volatiles, sous l'influence des causes initiales ordinaires ; elle pourrait cependant s'y propager à la suite d'une violente explosion initiale survenue sur une partie du gisement plus riche en matières volatiles ou due au grisou ou à la détonation d'un dépôt d'explosifs. Les coups de poussières se développant, à la faveur d'une forte explosion initiale, dans un gisement poussiéreux défavorable à la propagation, sont. naturellement moins violents et plus faciles à arrêter que ceux qui se propagent en gisement favorable. Les diverses conclusions que nous venons de formuler suffisent à montrer, sans plus ample commentaire, tout le parti que l'on peut déjà tirer des essais exécutés, en vue de l'amélioration de la sécurité des exploitations minières. Tome XVIII, 1910.

17