Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 59]

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EXPÉRIENCES

SUR LES

POUSSIÈRES

DE

HOUILLE

Il y a une première particularité très frappante, c'est la valeur élevée de p. Dans le charbon expérimenté, il n ya que quatre imités d'hydrogène pour soixante-quinze unités de carbone. Si les particules charbonneuses brûlaient intégralement, p devrait toujours être égal à environ 0,05; or, il atteint toujours au moins le double de I cette valeur. Ceci montre le rôle très important que I jouent les matières volatiles dans la combustion des poussières. A supposer que les gaz de distillation soient uni- 1 quernent composés d'hydrogène, ce qui est d'ailleurs certainement inexact, on conclurait que les matières volatiles entrant en combustion correspondent à au moins deux fois la quantité de houille intégralement brûlée ; la prépondérance de la part que prennent les matières volatiles dans la combustion est encore amplifiée par ce fait qu'elles sont composées, non seulement d'hydrogène, mais aussi d'hydrocarbures contenant du carbone. On pourra remarquer, en second lieu, que la valeur moyenne de p paraît augmenter avec la quantité de poussières déposées dans la galerie. Plus le nuage est chargé de poussières, plus la surface de distillation des matières volatiles est considérable. Enfin, les essais 150 et 151 donnent lieu à des observations spéciales. Alors que, pour tous les autres essais, on a constaté que la proportion d'hydrogène ou hydrocarbures non brûlés recueillis dans le ballon était insignifiante, dans les deux essais en question on a trouvé, par la méthode des limites d'inflammabilité, en comptant ces divers gaz comme du formène, une proportion de 3,8 p. 100 pourl'essai 150 et 5,2 p. lOOpour l'essai 151. lien résulte que le terme correctif dep n'est plus négligeable.. Les valeurs corrigées deviennent respectivement 0,301 et 0,352. Malgré cette correction, elles restent très supérièures aux valeurs obtenues au voisinage plus immédiat du front de la llamme. La présence de matières volatiles

ET SUR

LES

MOYENS

DE COMBATTRE

LEURS

DANGERS

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non brûlées et l'élévation de la valeur de p lorsque l'on fait la prise de gaz suffisamment en arrière montrent que la distillation des matières volatiles se continue. Il n'y a plus ou presque plus d'oxygène libre pour les brûler, et l'on retrouve en effet un résidu de ces matières volatiles dans les gaz du ballon. Mais l'accroissement de p montre qu'une partie de l'hydrogène ou des matières volatiles continue à se combiner avec l'oxygène, tandis qu'augmente la proportion d'oxyde de carbone, et il estprobable qu'il se produit en arrière de la flamme des réactions dans le genre de la suivante : 1 )2 -f CO 3 = H^O + CO.

Nous nous bornerons à ces quelques indications relativement à la théoriede la combustion des poussières, qui fait l'objet d'études parallèles à celles de la galerie d'expériences et donnera lieu à des rapports spéciaux. D'autres observations ont été faites qui renseignent sur le phénomène de combustion. C'est d'abord l'observation des fumées. Aussitôt après chaque essai, on lève la trappe de communication entre la galerie d'expériences et la galerie du ventilateur, et les fumées sont soufflées vers l'orifice libre. Quand le dosage dépoussières est au moins égal à 450 grammes par mètre cube d'air, la fumée est toujours gris sombre ou noire ; pour les dosages plus faibles, elle est gris clair, et quelquefois, au moins par places, presque blanche. La fumée noire ou sombre est- formée de poussières en excès, de vapeur d'eau se condensant par le refroidissement, et de suie résultant de la combustion d'hydrocarbures en une atmosphère appauvrie d'oxygène. La fumée claire indique la combustion complète ou presque complète des poussières qui furent mises en suspension et dont il ne reste que les cendres, mêlées à la vapeur d'eau en voie de condensa-