Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 166]

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LES

RÉGIONS

DU

ARGENTIFÈRES

Les connaissances que l'on possède sur ces séries précambriennes sont encore bien incomplètes. Des venues éruptives extrêmement puissantes (celles du Keewenawien du lac Supérieur atteignent 10.000 mètres), des phénomènes intenses de métamorphisme ont bouleversé et rendu méconnaissables les premières assises sédimentaires de ces époques reculées. Aussi les monographies publiées sur les diverses régions du pays ne s'accordent souvent pas entre elles ; les mêmes horizons y apparaissent avec des noms différents et avec des relations dans le temps souvent contradictoires. Coleman, dans son étude sur les champs nickelifères de la région de Sudbury, fait du Huronien le groupe le plus ancien du svstème, alors que les géologues canadiens le considèrent comme un des plus récents. En 1904, une commission de géologues des États-Unis et du Canada admettait pour les terrains avoisinant le lac Supérieur la classification suivante, de bas en haut :

NORD

DE

LA

PROVINCE

D'ÛNTARIO

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classification un peu différente des groupes du système précambrien. Le Laurentien notamment fut reconnu postérieur au Keewatin au travers duquel il envoyait de puissantes intrusions granitiques. D'un autre côté le .terme supérieur du système, c'est-à-dire le Keewenawien, ne put être représenté, la période précambrienne «'achevant avec des éruptions basiques puissantes d'âge indéterminé, mais postérieures au Huronien moyen. Aussi suivrons-nous dans notre étude la classification suivante comprenant de bas en haut (Pl. VII, fig. 2) : 1. Keewatin. — Complexes de roches vertes, schisteuses (anciens tufs, anciennes laves, anciens sédiments métamorphisés). Contact igné. 2. Laurentien. — Granités, siénytes, gneiss intrusifs Keewatin.

dans le

Discordance.

3

Huronien \ '"Prieur ! quartzites, ' ( Moyen \ schistes.

arkoses,

conglomérats

et

Laurentien. — Gneiss granitoïdes dont le type était pris à Grenville près d'Ottawa et qui sont particulièrement développés dans la chaîne des Laurentides au nord du Saint-Laurent.

Contact igné. 4. Eruptions huroniennes supérieures et post-huroniennes.

Keewatin. — Série de roches vertes ordinairement schisteuses d'origine tantôt ignée (tufs volcaniques, diabases feuilletées), tantôt sédimentaire. Huronien. — Série de quartzites, schistes et conglomérats renfermant dans toute leur hauteur des minerais de fer exploités dans le Michigan (Masquette) et le Minnesota (mines du Mesabi). Keewenawien. — Grès puissants avec bancs de conglomérats et intrusions de rhyolites, gabbros, diabases. C'est dans ce niveau que se trouvent les mwierais de cuivre natif du lac Supérieur (en imprégnation dans les conglomérats) et les pyrrothines <

nikelifères de Sudbury (ségrégation sur les bords de massifs de norites).

La découverte de Cobalt et les nombreuses explorarations géologiques qui s'ensuivirent conduisirent les géologues canadiens à admettre pour le Nord Ontario une

1° Keewatin. — Sous ce nom on comprend une série de terrains d'origine difficile à déterminer et qui apparaissent sous l'aspect de roches vertes et le plus souvent schisteuses. Les unes sont d'origine ignée et comprennent à la fois des rochers de consolidation profonde et des rochers volcaniques. C'est ainsi qu'à l'Ouest de la mine Coniagas (Co, Ni, Ag, As), à Cobalt, apparaît une diabase altérée montrant au microscope une hornblende peu polychroïque comme constituant principal; le plagioclase y est entièrement transformé en saussurite. De notables ^quantités d'épidote représentent une altération de plagioclase or. de pyroxène-; l'ilménite, fréquente dans ces