Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 200]

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LES VARIATIONS DÉ LA PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

tions semblables fussent faites dans d'autres bassins houillers possédant des couches de charbon de régimes grisouteux variés. » Opinions diverses. — Dans une note remise à l'Académie des Sciences par M. Mascart, en mars 1907, M. Francis Laur écrit : « Il y a dans les coups de grisou de Reden, Liévin, Charlestown.et Fayetteville, une seule et même cause déterminante qui, cette fois, s'est révélée avec une telle évidence que les plus réfractaires à la. théorie de l'influence des phénomènes sismiques et atmosphériques sur les coups de grisou sont bien près' d'être convaincus. La catastrophe de Courrières avait été précédée du régime de hautes pressions : le fait s'est renouvelé à Liévin. » Comme M. Warbreton, M. Laur croit à un « décalage »de quelques heures entre la baisse barométrique et le dégagement du grisou, celui-ci précédant la baisse. En résumé, beaucoup d'ingénieurs compétents sont d'accord pour admettre l'influence des variations de la pression atmosphérique dans le dégagement du grisou des vieux travaux ; mais les avis sont partagés quant à l'influence de ces variations dans les dégagements des fronts de taille. Observations faites dans les travaux des mines de Liévin. — Depuis longtemps déjà l'influence des variations de la pression atmosphérique sur les dégagements du grisou, était manifestement établie à Liévin. Deux faits bien nets se révélaient à la suite de dépressions importantes : 1° L'apparition de traces de grisou dans certaines galeries peu aérées ou dans des voies en cul-de-sac ; 2° L'élévation de la teneur en grisou de plusieurs retours d'air. Aussi, après les accidents récents qui ont affecté le

ET LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU

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Nord minier, nous a-t-il paru intéressant de reprendre l'étude de cette question. Malgré les observations que donnaient les nombreuses lectures journalières à la lampe Chesneau, et les analyses de contrôle hebdomadaire du laboratoire, la source des dégagements supplémentaires était incomplètement connue. Il était utile, pour la déterminer, d'étudier ces variations dans des limites de durée plus restreintes. Étude des variations des teneurs des retours d'air. — Quatre retours d'air ont été particulièrement étudiés pendant deux mois. Dans l'un d'eux, le relevé des teneurs en grisou a été fait d'heure en heure, à l'exception des jours de repos hebdomadaire. Dans les trois autres, le relevé a été fait trois fois par jour, toutes les huit heures. Ces quatre retours ont été plus spécialement choisis à cause de la grande surface déhouillée permettant de montrer l'influence des vieux travaux . Le retour n° 13 de Du Souich Sud du Levant, dans lequel ont été faites des prises horaires, débite 8 m3 ,008 d'air par seconde et termine un circuit d'aérage en forme de boucle. L'entrée et la sortie d'air sont bien indépendantes et exemptes de courts-circuits importants. L'ensemble du quartier et la disposition des portes d'aérage sont tels que le courant d'air se maintenait constant. Étant donné, d'autre part, que le puits de retour d'air était uniquement destiné à l'aérage, les variations de volume dues à la ventilation étaient elles-mêmes faibles, de sorte que, après avoir fait quelques mesures de volume concurremment avec les prises d'air et vérifié que les variations étaient insignifiantes, on s'en tint à l'étude seule des teneurs. Le quartier de Du Souich Sud du Levant intéressé par ces expériences est représenté sur la Planche VI. Il corn-