Annales des Mines (1909, série 10, volume 16) [Image 198]

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LES VARIATIONS DE LA PRESSION ATMOSPHERIQUE

soit sous forme de vieux travaux, soit sous celle de Assures au toit (dans le grès dur). Une dérivation du courant d'aérage fut choisie à chaque puits ; les prises de gaz y furent faites pendant tout le mois de septembre 1885 tous les matins à cinq heures. Des jaugeages du courant d'air et l'analyse du gaz (à l'appareil de la Commission prussienne) permettaient de calculer le cube de grisou et d'acide carbonique passant par minute dans la galerie. De plus, pour étudier l'influence de l'abatage et celle des variations de pression journalière, on fit pendant une semaine des prises trois fois par jour : à cinq heures du matin, à midi et à dix heures du soir. Enfin, pour deux autres parties de l'exploitation ne présentant pas de vieux travaux, des observations furent faites également pendant une semaine. Dans ses conclusions, M. Hilt s'exprime ainsi : « Les six séries d'expériences que nous venons d'analyser ont prouvé, avec une certitude absolue, que les variations de pression atmosphérique exercent une influence sur le dégagement du grisou dans la mine. » Opinions de MM. Mallard, et Le Chate lier sur les travaux de la Commission prussienne du grisou. —" MM. Mallard et Le Chatelier analysent, avec commentaires, les travaux de la Commission prussienne du grisou (*), signalent les concordances et les discordances et terminent ainsi : « En résumé, les observations de la Commision prussienne du grisou touchant l'influence de la pression atmosphérique sur la quantité de grisou existant dans les mines, sont les premières qui aient fait quelque lumière sur ce sujet difficile et obscurci par des allégations vagues sans fondement sérieux. Ces expériences", quoique fort bien conduites, n'ont cependant pas été prolongées suffisamment (*) Annales des Mines, 8 e série, t. IX, p. 638.

ET LES DÉGAGEMENTS DE GRISOU

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pour qu'on puisse considérer la question comme épuisée. Nous nous joignons à M. Hilt pour exprimer le désir qu'elles soient continuées. « Autant qu'on peut tirer de conclusions précises d'expériences qui n'ont duré que quelques jours, tandis qu'elles devraient durer des mois, il semble que les observations prussiennes aient montré que les variations barométriques, sans influence sur le dégagement du grisou au front de taille, puissent, dans certaines mines où les vides laissés par les anciens travaux sont énormes, faire varier d'une façon sensible la quantité de grisou que les vieux travaux versent dans les galeries. » Expériences de Karwin (Silésie autrichienne) . — Des expériences furent entreprises en Autriche par M. Koehler, conseiller des mines , aux mines de Karwin (*) . Elles ont duré plus longtemps, du 5 juin au 31 décembre 1885, et ont porté sur le champ d'aérage du puits principal, puis sur un retour particulier. Les observations barométriques furent faites avec une grande précision avec deux baromètres installés l'un au jour, l'autre au fond; leur marche fut constamment parallèle et, par suite, il suffit d'observer les variations de pression à l'extérieur de la mine. Les prises d'air portant sur vingt-quatre heures, pour avoir chaque jour une moyenne exacte de la quantité de grisou dégagée, étaient faites dans des flacons en zinc de Winckler de 10 litres, et elles étaient analysées par combustion avec de l'oxyde de cuivre. M. Koehler conclut ainsi : « Si l'on compare la courbe des pressions de l'atmos(*) De l'Influence des variations de la pression atmosphérique sur le dégagement du grisou, par M. Koehler, conseiller des mines ; traduction par M. K. Grey, ingénieur en chef des mines de Karwin (Bull. Soc. Industrie minérale, 3' série, t. I, année 1887 ; Bévue universelle des «mes, t. XIX, année 1886).