Annales des Mines (1909, série 10, volume 15) [Image 137]

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moyen ou supérieur surmonté de permien, qui constitue ce que l'on appelle l'étage moyen, repose dans une cuvette primaire ayant dû former jadis une ancienne lagune et composée de calcaire dinantien ou de dévonien. Le calcaire dinantien C suit une grande partie des deux bords; au N.-W., il s'infléchit dans le sens E.-W. sur la bordure Nord du Salair et va rejoindre un autre petit sillon houiller N.-W., celui de YElbach, dont le bord Est suit la route de Barnaoul à Tomsk. Nous avons, dans le Nord du Plateau Central, de nombreux exemples d'inflexions semblables amenant au voisinage l'un de l'autre deux sillons houillers orthogonaux, ne fût-ce que dans la région où se trouvent à la fois le sillon de Saint-Eloy et celui de Montvicq N.-E., celui de Commentry N.-W., enfin les terrains houillers de la vallée du Cher N.-E. J'ai montré autrefois comment ces déviations pouvaient s'expliquer par les torsions du substratum primaire, et cette explication s'étend aisément à l'Altaï. On admet généralement, pour ce bassin, une concordance des divers étages carbonifères entre eux et avec le permien : concordance problématique, puisque le dinantien n'occupe pas les mêmes régions que le westphalien ou le permien et d'ailleurs en désaccord avec le fait d'un changement profond, mentionné plus haut, dans le régime des mers. Il est beaucoup plus vraisemblable qu'un premier mouvement, antérieur au westphalien, aura été suivi d'un mouvement permien plus accentué, par suite duquel les étages antérieurs se seront trouvés remis mécaniquement en concordance approximative. Si l'on fait une coupe transversale de ce bassin, dans sa partie large, on trouve d'abord, à l'Ouest, le dinantien renversé par-dessus le stéphanien, puis une suite de plis N.-W., dont un grand synclinal rempli par le houiller et le permien inférieur concordants. Sur le flanc N.-E. du

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bassin de Kouznetsk, en partant de l'Est, le dévonien est représenté, d'après Krasnopolsky, par des schistes et calcaires, dans la partie haute desquels apparaissent des bancs gréseux. Puis vient le calcaire dinantien et, audessus, la série de grès et schistes avec couches de houille, qui se relie à sa base au calcaire précédent. Cette série charbonneuse a d'abord paru présenter, pour le botaniste, certaines affinités avec la flore à Glossopteris du continent sud-équatorïal (Inde et Australie) et a même un moment été considérée comme jurassique. L'examen approfondi qu'en a fait M. Zeiller l'a conduit à l'identifier, sauf quelques types particuliers, aux flores permiennes normales d'Europe et de l'Amérique du Nord. Nous avons dit plus haut comment le bassin houiller de Kouznetsk se continue au Nord par la bande relativement mince de Soudjenka, large d'environ 5 kilomètres, sur laquelle se trouvent concentrés les principaux travaux. Les premières découvertes ont été faites là en 1888 près du village de Lébédianskoié, sur le Kital Mazalovsky et continuées par des explorations de M. Yavorovsky eu 1896. Les terrains, formés d'argiles compactes ou parfois schisteuses et de grès friables, reposent en concordance sur le dévonien, avec lequel ils ont été plissés. La puissance d'ensemble, répartie sur 19 couches, atteint 32 mètres. Plusieurs couches ont une épaisseur de. 2 à 3 mètres. Deux atteignent 10 mètres. Les charbons, tantôt houilles à coke, tantôt anthracites, donnent près de 8.000 calories. La richesse du gisement au Nord du chemin de fer est évaluée à au moins 100 millions de tonnes jusqu'à 100 mètres de profondeur. Trois mines y sont déjà exploitées superficiellement. Trois couches de sphérosidérite de 0 m ,6 à 2 mètres peuvent également avoir une importance pratique. Dans le district de Minoussinsk, au pied du mont Isykh, on observe encore quelques affleurements de houille