Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 260]

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CONSTITUTION DE LA PARTIE MÉRIDIONALE

changement de pendage doit se faire sous le paquet de Boussu, au Nord-Ouest de Quiévrechain, et il doit concorder sensiblement, comme en Belgique, avec celui de la faille de Boussu. Le raccordement des veines de Quiévrechain avec celles du bassin de Dour est moins clair. Les travaux des charbonnages de l'Ouest de Mons n'ont pas dépassé le puits de Baisieux n° 12 et ont laissé, entre ce puits et la frontière, une zone complètement inexplorée de 3 kilomètres de largeur. Jusqu'au puits de Baisieux, les couches du bassin de Dour conservent leur direction Est-Ouest, et le faisceau de Massets prolongé irait passer à peu près à Quiévrechain. Il parait difficile d'admettre cette assimilation. Le faisceau de Massets ne tient que 20 p. 109 de matières volatiles, tandis que celui de Quiévrechain est à 33-40 p. 100 et rappelle k ce point de vite le faisceau supérieur du bassin belge (Grand Hornu). D'autre part, les couches inférieures du bassin de Dour, y compris le faisceau de Massets, sont fortement redressées et plissées en grands dressants et plateures, tandis que les couches de Quiévrechain, de même que les couches du faisceau de Grand Hornu, plongent faiblement au Nord. Nous pensons que les veines de Quiévrechain constituent le prolongement du faisceau de Grand Hornu, et que le bassin de Dour s'est avancé au Nord par rapport à Quiévrechain à la faveur d'un grand accident qui passerait entre Baisieux et la frontière. Ce décrochement expliquerait, accessoirement, pourquoi les veines du bassinde Dour sont dirigées Est-Ouest, tandis que les veines de Quiévrechain sont dirigées Sud-Ouest. Quelle est la. nature de ce grand accident, que nous appellerons faille de Baisieux? Il ne semble pas que l'on soit en présence d'une cassure k peu près verticale et coupant transversalement le bassin ; un tel accident se-

DU BASSIN HOUILLER DU NORD

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rail tout à fait anormal. Nous pensons que l'on est encore en présence d'une faille de charriage, analogue à celles que l'on connaît en d'autres régions du bassin belge, et grâce k laquelle tout le bassin de Dour se serait avancé au Nord. La faille passerait k une profondeur assez grande pour ne pas avoir encore été atteinte par les travaux des charbonnages de l'Ouest de Mons ; elle se relèverait au Nord et k l'Ouest, de manière II venir at'lleurer entre Baisieux et Quiévrechain. Cette conception est figurée sur la carte de la Pl. XIV et sur la coupe delà fig. 1, Pl. XV. La formation de la faille de Baisieux serait postérieure à celle de la faille de Boussu et k l'incurvation des couches dans la partie médiane du bassin. La faille de Baisieux aurait ainsi décroché au Nord l'axe du bassin de Dour et le paquet de Boussu, et l'affleurement de la faille de Boussu serait sensiblement parallèle à ceux des couches de houille de Dour et de Quiévrechain au lieu de présenter dans son relèvement méridional l'inflexion diagonale qui est figurée sur la carte de 1886 du bassin belge. . Les différentes écailles de charriage qui existent dans le bassin ne seraient donc pas toutes de la même époque. Celle de Boussu-Denain, dont la faille de charriage présente un certain parallélisme avec les couches sousjacontes, serait antérieure k l'incurvation des veines dans la partie médiane du bassin; au contraire, celle de Dour serait postérieure k ce dernier phénomène. On connaît, d'ailleurs, des charriages analogues k celui que nous supposons exister k Baisieux, mais d'une amplitude beaucoup moins grande, dans la partie orientale du bassin français; il existe aux fosses de Thiers, Cuvinot, SaintPierre et Ledoux un grand nombre de failles plates et d'étirements horizontaux avec transport vers le Nord de la partie supérieure ; ces accidents, qui sont voisins de Tome XIV, 1908. 33