Annales des Mines (1908, série 10, volume 14) [Image 128]

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LES GISEMENTS DE MINERAI DE FER

DE LA LAPONIE SUÉDOISE

un peu mêlée d'oligiste (*), avec plus rarement de l'oligiste en masses isolées, ce dernier plus abondant dans les amas du Nord et, parmi eux, dans ceux de Valkomman, Linné et du groupe Josefina. La magnétite de Gellivare se présente comme formée par la juxtaposition d'une série de petits cristaux élémentaires de 1 à 2 et même 3 millimètres de diamètre, ce qui rend la roche assez friable et contribue, à donner beaucoup de poussière à l'abatage et dans les différents transbordements que le minerai a à subir jusqu'aux lieux de consommation. Très rarement on a des minerais compacts. L'oligiste se trouve de sou côté en masses brillantes, à texture schisteuse, également sans grande compacité. Tous ces minerais sont très purs en soufre et contiennent très peu de matières étrangères, comme la chaux ou la silice, cette dernière étant néanmoins la plus abondante ordinairement (**), ce qui fait qu'on doit considérer ces minerais suédois comme siliceux. Par contre, le phosphore gêne beaucoup, à cause des variations considérables de sa teneur ; ce fait est dû incontestablement à la nature du minerai, qui est formé en somme par la réunion de deux minéraux distincts, la magnétite ou l'oligiste d'un côté, l'apatite de l'autre, cette dernière apparaissant en clair sur le fond noir (dans certains endroits, on a même constaté la présence de véritables lentilles ou filons d'apatite). Pourtant la nature, dans les minerais, du phosphore contenu, permet avec un peu d'habitude aux mineurs et aux chargeurs de trier au

chantier en plusieurs catégories, qui sont d'ailleurs vérifiées tant aux mines qu'au port- d'embarquement de Luleâ, par des séries d'analyses de laboratoire. Jadis, on faisait cinq catégories de minerais à la Société des mines de Gellivare :

2

3

(*) Un tel minerai mixte (Fe^O* + Fe 0 ) se nomme en suédois svarlmalm (minerai noir). 11 ne faut pas confondre ce mot avec celui de varpmalm, qui signifie minerais pauvres, ayant besoin de préparation par scheidage ou autre, et que nous trouverons employé à propos des traversées, stériles en somme, dans les amas de Gellivare, de roches éruptives diverses. (**) Dans les minerais très phosphoreux, le phosphore étant dans l'apatite, fait que la teneur en chaux s'accroît beaucoup dans l'analyse complète.

Minerai A

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Ph

inférieur à 0,05 p. 100

Ph

compris entre 0,05 et 0,1 p. 100

B

_

C

0,1

et 0,8

D

0,8

et 1,5

E

Ph

supérieur à 1 ,5 p. 100

Mais il était difficile pour le personnel de pousser aussi loin la séparation au chantier, et on se contente aujourd'hui de faire trois séries A, G, D, ou plutôt quatre, en y comprenant une série intermédiaire CD entre les minerais C et les minerais D ; les mines de la Société de Gellivare ont donné en 1906 les résultats moyens suivants pour ces catégories : Minerai A _ C .

_ _

Ph

0,025 p. 100 0,293 —

CD D

0,536 1,244

Fe

69,23 p. 100 67,03 —

— —

65,91 62,47

— —

Quant aux proportions de ces différentes catégories, elles ont été les suivantes en ces dernières années : Minerai A

4 p. 100 du total avec environ Ph 0,025 p. 100

C

0,25

CD 25 à 35

12 à 18 p. 100 —

0,50

D

au moins 1,00 p. 100

40 à 50

Les minerais non phosphoreux sont donc l'exception dans les mines de la Société de Gellivare ; il faut remarquer au contraire que la lentille de Koskullskulle de la Société Freja ne donne que des minerais A (moyenne de 1906 : 67 pour 100 de fer, 0,03 de phosphore), ce qui fait que, dans l'ensemble, on peut considérer la totalité des Tome XIV, 1908.

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