Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 80]

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REVUE DES ACCIDENTS D'APPAREILS A VAPEUR

tombés du ciel ont été pliés et les tubes des quatre rangées supérieures ont été ovalisés. Du côté tribord de la même chaudière, le ciel de la boite à feu s'est affaissé aussi, mais de 3 à 4 cm seulement, et l'ovalisation des tubes s'est bornée à trois rangées. Le coup de feu s'est produit à six heures du soir, heure à laquelle le second mécanicien terminait son quart et passait le service au chef mécanicien. A 5"20 m , l'alimenteur était venu rendre compte que lé tube indicateur de la chaudière de bâbord était entièrement plein d'eau : lé niveau libre du liquide avait disparu au-dessus de la bague supérieure. Sur ce rapport, le second mécanicien fit fermer le régulateur d'alimentation. Puis il purgea le tube indicateur; la purge donna de l'eau et, à la fermeture du robinet, le liquide afflua dans le tube et l'emplit de nouveau entièrement. Convaincu que la chaudière était pleine, le second mécanicien laissa le régulateur d'alimentation fermé. A son retour dans la salle de machine, il s'aperçut que la pompe alimentaire était désamorcée. Il mit alors en service le cheval de secours, mais pour alimenter la chaudièr* de tribord seulement. Peu après, le chef mécanicien descendit à la machine pour relever son second. Celui-ci l'avertit que la pompe ne fonctionnait pas ; le tuyau d'alimentation était brûlant. Le chef demanda si les chaudières ne manquaient pas d'eau ; le second répondit qu'elles étaient pleines jusqu'à la gueule. Cette conversation durait encore lorsque l'avarie se produisit. Le second mécanicien a avoué n'avoir pas eu l'idée de consulter les robinets de jauge ; il ne s'était demandé à aucun moment comment on pouvait rester sans alimenter pendant quarante minutes, alors que d'ordinaire on alimente constamment, et comment, dans ces conditions, le niveau pouvait se maintenir si longtemps au-dessus de la bague supérieure. Pour purger, il avait simplement ouvert à l'air libre le robinet inférieur, mais il n'avait pas intercepté

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successivement la communication avec la prise du haut et avec celle du bas. Départ d'un bouchon fusible. — Il a suffi du départ d'un bouchon à plomb fusible, au ciel d'une boîte à feu, pour occasionner un accident d'une certaine gravité à bord d'un paquebot, le 7 décembre 1901. Nous ne disons pas la fusion du plomb, mais la projection, dans le foyer, du bouchon même servant de support au métal fusible. Ce bouchon était en bronze, fileté et, par une disposition peu favorable à la stabilité de l'obturation, vissé de bas en haut dans la tôle du ciel. Les armatures de celui-ci eussent gêné pour le disposer dans le sens autoclave. C'est l'usure des filets qui paraît avoir amené la disjonction de l'assemblage. La chaudière est. à trois foyers, avec boîte à feu distincte pour chacun d'eux ; c'est au sommet de la boîte du foyer milieu que se trouvait le bouchon fusible. Ce foyer étant plus bas que les autres, le parquet de la chaufferie est abaissé devant lui et constitue nue sorte de fosse. L'eau chaude, provenant de la fuite causée par le départ du bouchon, se répandit dans cette fosse, d'où elle ne s'écoulait que lentement dans la cale par les interstices des tôles du parquet. Dans un violent coup de roulis, cette eau rejaillit en partie sur le parquet haut, où se trouvait le personnel. Quatre hommes furent ainsi brûlés aux pieds. Un cinquième le fut en mettant le pied dans la fosse.

IL CHAUDIÈRES AUXILIAIRES.

Le plus grave des accidents causés par les chaudières auxiliaires a été celui du 16 janvier 1901, survenu dans