Annales des Mines (1908, série 10, volume 13) [Image 34]

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LE PÉTROLE DE ROUMANIE

A.

— CONSOMMATION INTÉRIEURE.

La consommation intérieure a augmenté, dans les cinq dernières années, de 330 p. 100, mais une seule catégorie de produits, à savoir les résidus, a participé à cette augmentation. -

o CONSOMMATION ANNUELLE DU PAYS

par catégorie de produits

A N N ÉES

-— 1903

— 1904

1905

1906

1907

X.

||i g

t. ,cd

3

&

tonnes tonnes tonnes tonnes tonnes tonnes » 1.000 500 500 5.000 1.000 30.000 32.000 32.000 35.000 38.000 s.oou 3.000 4.000 5.000 5.000 6.000 2.000 97.000 120.000 162.000 237.000 333.000 236.000

Benzine

Total

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ET LE CONGRÈS DE BUCAREST

Nous nous occuperons successivement des ventes intérieures et du commerce d'exportation.

132.000 155.500 199.500 282.000 378.000 246.000

Commerce intérieur de lampant. — La benzine et les huiles minérales représentent toujours une fraction excessivement minime de la consommation ; les ventes du lam- ; pant augmentent également dans une proportion assezfaible ; elles correspondent à peine à une consommation de 5 à 6 kilogrammes par tête d'habitant. Peu de progrès ont été réalisés depuis 1903, pour remédier aux vices, d'organisation déjà signalés à cette époque. Il n'existe pour ainsi dire aucun système rationnel de vente au détail dans les bourgs ou villages et la plus grande partie du bénéfice va toujours aux intermédiaires. Le prix moyen du lampant est de 10 à 12 francs les 100 kilogrammes, pris à la raffinerie ; il supporte une taxe de 12 francs et revient aux débitants à 22 ou 24 francs les 100 kilogrammes. Le pétrole se vend au détail à 28 ou

30 centimes le litre, soit 35 à 37 francs les 100 kilogrammes ; l'intermédiaire conserve ainsi pour lui un bénéfice de plus de 12 francs, supérieur au prix de vente à la raffinerie. Il est intéressant de signaler ici les efforts de la Société « Roumano- Américaine », filiale de la « Standard Oil », pour entrer directement en contact avec le consommateur. Elle cherche à pratiquer le système de vente au détail, qui, dans les autres pays, a déjà été l'un des éléments de son succès. Elle met en service des « voitures-tanks », munies de balances automatiques, pouvant débiter par quantité de 20 litres ; ces voitures circulent dans les villes et les campagnes et distribuent directement le pétrole au consommateur. La Société partage d'ailleurs avec le public une partie du profit que se réservait l'intermédiaire ; elle vend le pétrole à 20 ou 22 centimes le litre, soit 25 à 28 francs les 100 kilogrammes ; le public est ainsi le premier à bénéficier de cette organisation. Ce système, appliqué tout d'abord sur une échelle restreinte, s'est notablement développé vers la fin de 1907 ; il a soulevé, comme il était facile de le prévoir, les protestations les plus vives de la part du petit commerce ; celui-ci en appela à l'Administration ; l'organisation incriminée étant favorable aux consommateurs, il était difficile au Gouvernement de donner suite à ces doléances. Nous doutons fort que le mobile de la Société soit une bienveillance spéciale à l'égard du public ; elle n'a d'autre objet, en provoquant la baisse, que d'évincer quelques concurrents ; il suffit d'ailleurs, pour s'en convaincre, de considérer son attitude dans la question du cartel du pétrole lampant. Nous avons indiqué, en 1905, les conditions dans lesquelles s'est formé ce cartel, exclusivement destiné au commerce intérieur. Malgré des difficultés passagères, en 1902, il fonctionna assez régulièrement jusqu'en 1906; Tome XIII,

1908.

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