Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 261]

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NOUVELLES RECHERCHES ET DÉCOUVERTES DE NAPHTE

vente. Ces puits n'avaient généralement qu'une profondeur insignifiante, dépassant rarement 20 ou 25 mètres. Ce n'est donc que les couches supérieures qu'ils mettaient à contribution, sans avoir la possibilité, avec leurs engins primitifs, de pousser plus avant dans les profondeurs

L éqeiLcLe . © ViïLes & Villages

O Concessions de terrains nanlLtiféres.

Echelle de 1/L000.000Î FIG.

2. — Carte de la région pétrolifère de Touapsé (versant nord du Caucase).

delà terre. Dansles commencements, les puits leur donnaient du naphte pur; mais, petit à petit, ils étaient envahis par les eaux souterraines et même les infiltrations superficielles, contre lesquelles les Cosaques étaient impuissants à lutter, et alors on les abandonnait pour en creuser d'autres à côté. 11 est à remarquer, en outre, que les Cosaques donnaient la préférence au naphte lourd, qu'ils tiraient des couches supérieures, car il convenait

DANS LE CAUCASE OCCIDENTAL

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mieux à leur usage principal, le graissage des roues — et qu'ils délaissaient le naphte léger des couches plus profondes. Le naphte, qui s'échappait librement durantdes siècles des sources naturelles, durcissait à l'air et formait des coulées puissantes de bitume, qui couvraient les parois des ravins et les flancs des montagnes. Une de ces montagnes reçut même le nom de « montagne d'Asphalte », sous lequel elle est connue jusqu'ici. A 5 kilomètres du village Khadidjenskaia se trouve une autre curiosité naturelle du pays : une hauteur que l'on appelle « montagne de Cire », un gisement d'argile imprégné d'ozokérite, trop pauvre pourtant, à ce qu'il paraît, pour pouvoir en permettre l'extraction avantageuse. Un autre point porte le nom attrayant de « lac de Naphte » : c'est un plateau tout couvert d'une couche de bitume, de naphte épaissi et endurci, et au milieu duquel on voit le naphte suinter et s'écouler même parfois en flots par une série de sources. Un fait identique se reproduit dans les endroits appelés « vieux et nouveaux puits de naphte », centres des anciennes et des plus récentes exploitations du naphte par les indigènes d'autrefois et les "habitants russes d'aujourd'hui. 11 est curieux de noter qu'une des premières explorations scientifiques de cette région ait été faite par un géologue français, M. Coquand, en 1876, qui en donna une description sommaire, mais très exacte, dans le Bulletin de la Société géologique de France (année 1877, vi), c'est-à-dire il y a de cela juste trente ans. Les recherches de M. Coquand, entreprises à une époque où le parcours du pays était bien plus difficile qu'aujourd'hui, l'ont néanmoins porté à reconnaître que « les montagnes de Kadadji (Khadidjenskaia) se montrent fort riches en pétrole; mais leur éloignement des grands centres de consommation, la difficulté des transports et la concurrence