Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 169]

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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

n° 4 par deux branches formées, l'une par un recoupage sur Sainte-Barbe et Joséphine 299, l'autre par un long montage dans Cécile aboutissant à 272 mètres. Le courant de 5 m;i ,250 venu du n° 3 par Joséphine servait, lui, au contraire, à aérer des travaux importants au n° 4 ; la partie principale de l'air passait dans des dépilagës actifs de Joséphine, voisins de la limite du n° 3, où travaillaient 54 ouvriers, puis faisait son retour à 299 mètres par la « montée des échelles ». Une dérivation de l m3 ,230 obliquait à droite par un long châssis montant et aboutissait à 299 mètres ; là, elle aérait les seuls travaux en activité à cet étage, traçages en descenderies de Joséphine occupant 8 hommes. Le retour se faisait à 272 mètres par une voie d'Augustine. Nous avons signalé plus haut un courant venu du n° 5 au n° 4 ; il parcourait simplement la voie de fond de Joséphine 299 Ouest, communication entre les deux fosses, et ne pénétrait dans aucun chantier ; il n'avait qu'un faible volume (0 m3 ,988).

Il n'y avait pas dans les fosses sinistrées de quartier classé grisouteux. La recherche de grisou avait lieu régulièrement la nuit du dimanche au lundi, par les soins d'un porion contrôleur par fosse, dans tous les travaux neufs et dans les voies en ferme de certains quartiers en traçage. 11 n'a jamais été signalé de gaz, sauf au n° 4 à l'étage de 383 où, à plusieurs reprises, en 1902, 1903, 1905, le porion contrôleur crut constater sa présence : l'ingénieur de la fosse, prévenu, n'en trouva jamais trace. On peut se demander s'il n'y a pas eu erreur du surveillant qui n'avait pas eu jusque-là l'occasion de voir du grisou en quantité indiscutable. En tous cas, le Service des Mines n'a pas eu connaissance de ces faits en leur temps.

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L'étage de 383 du n° 4 était d'ailleurs en observation et le règlement sur les mines à grisou du 25 février 1898 lui était appliqué. Les lampes emploj^ées dans les travaux étaient à feu nu, sauf à l'étage en observation de 383 mètres au n° 4 et dans plusieurs voies d'avancement situées dans des régions inconnues, où les lampes Wolf à benzine étaient seules en usage. Les voies s'avançant dans des régions inconnues étaient surtout des descenderies de Marie au n° 3 et au n° 4. Comme explosif, on ne se servait que de l'explosif Favier, à l'exclusion de la dynamite et de la poudre noire, interdite par le Service des Mines à la suite d'une inflammation de poussières en 1895. La poudre Favier n° 1 , à 88 d'ammoniaque et 12 p. 100 de nitronaphtaline, était surtout employée ; les grisounites couche ou roche ne servaient que pour l'étage de 383 en observation et les travaux s'avançant vers des régions inconnues. Les explosifs étaient employés soit pour l'abatage même du charbon, soit pour le coupage du mur et les bowettes. II. HISTORIQUE DE L'INCENDIE DE CÉCILE.

Nous avons décrit les travaux des fosses sinistrées tels qu'ils étaient à l'état normal. Or, pendant les quelques jours qui ont précédé la catastrophe, l'état normal n'existait pas à la fosse n° 3, en raison d'un incendie qui s'était déclaré dans la veine Cécile plateure 326 Sud-Ouest. Cet incendie a joué un grand rôle par la suite; c'est à lui, aussitôt après la catastrophe, qu'on en a attribué la cause première; c'est la crainte des explosions et des