Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 160]

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LA

316 cadette) (loi du

CATASTROPHE

DE

COURRIÈRES

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BULLETIN 0

octobre 1870), et un troisième partiellement

seulement, la principauté de Birkenfeld dans Oldenbourg (loi du

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18 mars 1891), qui aient conservé pour les substances du groupe du sel le régime primitif de la Bergbaufreiheit (*). Ce mouvement, qui avait des causes spéciales, à raison tant de la nature même de la substance et de ses gisements que des

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taxes particulières qu'elle détermine, a changé de caractère et

COURRIÈRES

(10 mars 1906)

s'est étendu à d'autres substances, notamment aux combustibles minéraux, à la suite des accaparements consécutifs à la création

Par M.

CH.-E. HEURTEAU,

Ingénieur au Corps des Mines.

et aufonctionnementdes grandes compagnies de sondages. Nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit ailleurs (**) de ces modifications. Nous nous bornons à constater ce mouvement dans les idées, qui amène à ce résultat curieux que, loin que Schaumbourg-Lippe emprunte à la Prusse son Bergrecht, il semble que ce soit celle-ci qui doive imiter la principauté. L. A.

(*) Nous rangeons l'Alsace-Lorraine dans les États qui vont étendre le régime de la Bergregal au groupe du sel. La loi originaire de 1873 l'avait mis, comme la loi prussienne de 1865 dont elle n'est qu'une copie, dans le régime de la Bergbaufreiheit. Mais déjà l'Alsace-Lorraine a édicté une loi Gamp qui ne fait que préparer le régime imminent de la Bergregal. (**) Voir ci-dessus, p. 218.

Le 10 mars 1906, aux fosses 2, 3 et 4 des mines de Courrières, réputées parmi les plus sûres du bassin du Pas-de-Calais qu'on estimait lui-même l'un des moins dangereux, se produisait une explosion terrible, dépassant les plus grandes catastrophes minières connues, tant par le nombre des victimes que par l'étendue des travaux ravagés : 1.099 mineurs y trouvèrent la mort ; 110 kilomètres de galeries furent balayés par l'explosion elle-même ou par la chasse des gaz méphitiques. — Terrifiante aux yeux de tous par la destruction de vies qu'elle fit en un instant et par ses ravages matériels, la catastrophe de Courrières a produit une impression particulièrement profonde sur ceux qui s'intéressent aux mines, en mettant en évidence un danger jusque-là discuté ou méconnu, celui des poussières de charbon. Elle a été le premier grand « coup de poussières » des mines françaises. L'objet de cette note est de décrire sommairement ce qu'étaient les fosses sinistrées avant la catastrophe, de raconter les événements qui ont suivi celle-ci, et de rapporter les constatations et les conclusions les plus intéressantes de l'enquête administrative que, chargé du sousarrondissement minéralogique d'Arras, nous avons eu à suivre depuis le jour de la catastrophe. Cette étude a été divisée en plusieurs chapitres intitulés : Tome XII, 10' livraison 1907.

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